Les plantes médicinales sont, pour la plupart, faciles à cultiver.
Beaucoup poussent en terre pauvre, à l’ombre, et même si votre jardin est petit ou se réduit à un mètre carré sur un balcon, voire à un simple pot sur un appui de fenêtre, vous pouvez réussir vos cultures !
Ce jardin de « simples » appartenant à un monastère est sophistiqué. Mais beaucoup de plantes médicinales se contentent d’un balcon ou d’un coin mal exposé. Profitez-en.
Je vais donc vous indiquer dix plantes médicinales qui préfèrent l’ombre, et qui vous permettront d’exploiter au mieux les espaces à votre disposition.
Mais avant cela, permettez-moi de rappeler les bonnes raisons de faire cet effort.
D’abord, les plantes médicinales fraîches sont plus efficaces car plus concentrées en actifs.
Vous avez sous la main, selon les saisons, les différentes parties utiles de la plante, sans avoir à courir à chaque fois au magasin. Vous savez précisément ce que vous mettez dans vos préparations et pouvez choisir les parties de plantes de la meilleure qualité.
Mais les plantes médicinales ne sont pas réservées aux personnes malades.
Les herbes médicinales sont aussi aromatiques. Notre culture culinaire est indissociable des préoccupations de santé :
Le mot « aromatarius » désignait, dans l’Antiquité et dans les monastères médiévaux, non pas la personne qui s’occupait du goût ou de l’odeur de la nourriture, mais le préparateur des produits médicinaux.
Dans la Bible, les « aromates » sont mentionnés non dans le cadre de la cuisine, mais quand il s’agit de soigner une plaie, de guérir une maladie ou d’embaumer un mort…
Cultiver des plantes médicinales (ou aromatiques, puisque c’est la même chose), c’est donc plus qu’économiser sur l’achat d’un petit flacon en verre « Ducros » au supermarché. C’est renouer avec un monde de traditions, de gestes et de bienfaits au fondement de notre culture et de notre santé.
La menthe fait de belles feuilles vertes et charnues. Il faut la planter le long de votre maison et dans les endroits de passage, afin de profiter de son odeur. Elle pousse dans la terre humide mais bien drainée. Cueillez ses feuilles pour des tisanes digestives.
Il existe de nombreuses sortes de thym, dont on se sert pour assaisonner les viandes et les légumes, surtout ceux qui ont un goût fort comme le chou.
Le thym pousse presque partout, supporte la sécheresse. Vous pouvez le planter au pied d’un arbre, où il ne tardera pas à s’étaler et à produire plus que vous ne pourrez consommer. Mais vous pouvez le cueillir et le faire sécher pour l’hiver. Taillez-le régulièrement pour le maintenir vigoureux.
Le thym est anti-infectieux. Tisanes et macérat huileux de thym sont les premiers remèdes à prendre en cas d’infection respiratoire, de mal de gorge, de rhume, d’angine.
L’angélique est une grande plante verte au goût proche du céleri. Elle était autrefois très utilisée sous forme confite pour décorer les pâtisseries.
Mais on croquait aussi l’angélique pour lutter contre la toux et le mal de gorge.
Il faut la planter à l’ombre des massifs et des arbres dans un terrain légèrement acide. Elle a besoin de beaucoup de place pour grandir. Donc mettez-la dans un coin reculé de votre jardin où vous pourrez vous rendre pour récolter les feuilles et les graines au besoin.
Les feuilles les plus grandes apparaissent au début de la croissance de la plante. Les graines doivent être replantées fraîches rapidement, car elles sèchent et meurent vite.
Il est presque impossible de rater votre culture de ciboulette. Elle est, de plus, très simple à récolter, grâce à un simple coup de ciseaux, et on peut l’utiliser partout pour donner un frais parfum entre oignon et échalote, mais plus raffiné.
Elle repousse chaque année, donc vous n’avez même pas à la replanter. Ses fleurs se mangent et sont très décoratives sur un plat. Elle dissuade de nombreux parasites du jardin.
Elle aide à digérer, soulage les gaz. Et elle a, comme toutes les alliacées (la famille de l’oignon), des vertus antiseptiques et même antibiotiques.
Elle aime les sols riches et bien drainés, et préfère être légèrement à l’ombre, surtout l’après-midi.
Le persil est une plante d’origine méditerranéenne, mais qui est maintenant employée dans le monde entier, à toutes les sauces (c’est le cas de le dire). Sa racine peut être utilisée comme légume dans les soupes, ragoûts et pot-au-feu.
Ses feuilles sont désodorisantes et accompagnent très bien tous les plats qui laissent un goût fort dans la bouche, en particulier en présence d’ail et d’oignon cru.
Le persil fait un très bon cataplasme antidouleur et cicatrisant contre les piqûres d’insectes et les ecchymoses.
Il aime les sols humides, riches en matières organiques et préfère l’ombre légère : ainsi, ses feuilles se développent de façon plus luxuriante. Il est très résistant au froid et reste vert même en période de gel.
La coriandre est très intéressante comme plante aromatique, car le goût frais et citronné de La coriandre est très intéressante comme plante aromatique, car le goût frais et citronné de ses feuilles n’a rien à voir avec le goût épicé et doux de ses graines, qu’on récolte après la floraison.
La coriandre appartient à la même famille que le persil (les apiacées) et, comme lui, aime les terres riches, riches en humus, et humides.
La faire pousser à l’ombre permet de retarder le développement de ses fleurs, étape au cours de laquelle ses tiges deviennent plus épaisses et amères. On récolte les feuilles les plus anciennes et les plus grandes, laissant ainsi se développer les feuilles plus tendres au centre de la rosette.
En cas de besoin, toute la plante peut être arrachée et utilisée finement hachée.
L’estragon est une plante aux feuilles minces et longues, parfumées à l’anis. Il appartient à la famille des marguerites. Ses tiges doivent être récoltées jeunes et fraîches.
L’estragon est un excellent antioxydant. Il protège contre les radicaux libres qui abîment les cellules, en particulier dans les artères. On l’ajoute volontiers à la cuisine parce qu’il aide à la digestion.
Macéré, il fait une excellente huile de massage pour dénouer les contractures, les crampes, les lumbagos, la sciatique, les rhumatismes.
Il aime les sols riches et bien drainés, mais sa saveur sera plus forte s’il est cultivé en sol pauvre.
Il poussera au mieux dans les endroits ensoleillés le matin mais bien à l’ombre l’après-midi.
L’anis est une belle plante produisant de larges couronnes de fleurs (ombelles), et qui est idéale pour les coins ombragés et bien drainés du jardin.
Les graines doivent en être semées directement en pleine terre, car l’anis déteste être transplanté. Il est très important de le faire pousser soi-même, car les graines d’anis ne se conservent pas. Elles sèchent et perdent aussitôt l’essentiel de leur parfum.
Fraîches, elles enrichissent les saveurs de très nombreux plats, salés comme sucrés.
En infusion (15 g de graines par litre d’eau), l’anis est très parfumé et aide à la digestion après un repas copieux.
Il entre dans la composition d’apéritifs traditionnels (pastis), car il stimule l’appétit.
Il est galactogène, c’est-à-dire qu’il augmente la production de lait chez les femmes qui allaitent.
Il est apaisant : les inhalations d’anis calment l’asthme, les congestions pulmonaires, la bronchite.
L’aspérule odorante est une plante à feuilles vert foncé de 10 à 30 cm de hauteur. Elle porte des fleurs blanches en forme de clochettes et fait de petits fruits couverts de poils crochus.
On l’utilise en infusion pour traiter les insomnies, les états d’anxiété et les palpitations, les vertiges, la névralgie et les maux de tête. C’est la plante à cultiver quand on a un malade à la maison.
On boit trois tasses par jour de 50 g de fleurs d’aspérule odorante infusés pendant quinze minutes dans une tasse d’eau bouillante (il faut en mettre beaucoup, donc).
Avec ses feuilles, on fait un très bon cataplasme contre les entorses et les articulations douloureuses et gonflées.
Elle aime les conditions similaires à l’angélique : elle doit, elle aussi, être mise dans les zones ombragées, riches et bien drainées.
C’est une plante très riche en polyphénols, flavonoïdes et lutéoline, bien connue en Asie pour ses vertus antiallergiques. Elle était souvent associée en Chine et au Japon à la consommation de crabes et de coquillages (allergènes notoires).
La périlla rouge réduit la production d’histamine et d’immunoglobuline E [1]. Elle adoucit l’état inflammatoire provoqué par les intolérances (gluten, lactose).
Elle est souvent recommandée en nutrithérapie, car elle fait partie des rares plantes riches en acides gras oméga-3, et permet de faire une bonne huile.
Elle aime les sols riches, bien humides et partiellement ombragés. Pincez les boutons de fleurs avant qu’ils ne se développent, pour prolonger la production de feuilles.
Bon jardinage et à votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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super intéressant ! Merci de ces informations.
Bonjour,
Peut on planter les plantes que vous citer au pied d’un noyer ou sapin merci
Bonjour,
expédiez-vous par la poste vos publications à l’étranger, SVP ? merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour,
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