La médecine par les plantes, ou « phytothérapie », est souvent considérée comme une médecine « douce », avec un brin de dérision.
Les plantes seraient « moins efficaces » que les médicaments. On pense à la verveine, au tilleul, à la camomille…
C’est ignorer que les plantes ne contiennent pas moins de 17 catégories majeures de produits actifs.
Les produits actifs sont ceux qui ont un effet sur la physiologie humaine. À haute dose, la plupart sont hautement toxiques.
À petite dose, et bien ciblés, ils peuvent avoir des effets remarquables pour la santé.
Ces 17 catégories sont : les phénols, les flavonoïdes, les huiles essentielles, les tanins, les anthocyanes, les coumarines, les saponines, les anthraquinones, les glucosides cardiaques, les glucosides cyanogéniques, les polysaccharides, les alcaloïdes, les glucosinolates, les substances amères, sans oublier bien sûr les vitamines, les acides gras et les minéraux.
Ce n’est pas rien !
Ce foisonnement explique les usages multiples des plantes. Sans vous faire un cours magistral, j’aimerais tout de même attirer votre attention cinq petites minutes sur les plus importantes de ces substances.
Je ne vous parlerai pas des huiles essentielles, des vitamines, des acides gras ni des minéraux. Ils ont déjà une place de choix dans pratiquement toutes mes lettres.
Parlons des actifs moins connus mais tout aussi importants pour la santé. J’ai sélectionné pour aujourd’hui, de façon parfaitement arbitraire , les alcaloïdes, les polysaccharides, les saponines et les flavonoïdes.
Ce sont des noms importants à connaître quand on souhaite maîtriser un minimum la médecine par les plantes. Faites ce petit effort de vous concentrer sur la suite. Vous ne le regretterez pas !
Prêt ? Alors allons-y !
Les alcaloïdes sont les premiers actifs à avoir été isolés par l’homme pour fabriquer des médicaments : la quinine issue d’écorce de quinquina, contre le paludisme ; la digoxine extraite de la digitale, pour le cœur ; la morphine extraite de l’opium, pour arrêter la toux et décontracter le patient.
Ce sont des molécules très actives. L’une d’elles, la vincristine issue d’une fleur de Madagascar (la Vinca rosea) est utilisée en chimiothérapie contre le cancer du sang (leucémie).
L’atropine, présente dans la belladone, dilate la pupille et permettait autrefois aux ophtalmologues d’examiner le fond des yeux.
Les alcaloïdes sont un des fondements de la médecine moderne. Par convention, on leur donne des noms en « ine » pour les reconnaître.
Les polysaccharides sont, comme leur nom l’indique, des ensembles de molécules de sucre liées entre elles.
On en trouve dans toutes les plantes.
Elles n’ont pas forcément un goût sucré. Parfois, elles ne peuvent même pas être digérées, et provoquent des fermentations dans les intestins.
C’est pourquoi les personnes qui souffrent de ballonnements doivent essayer d’éviter les fruits qui contiennent des polysaccharides qu’elles n’arrivent pas à digérer (selon les personnes, cela peut-être les pommes, les prunes, les cerises, etc. Chacun doit faire ses propres tests).
En phytothérapie, les polysaccharides les plus importants sont les gommes et les mucilages visqueux qui se trouvent dans les racines et les graines des plantes.
Mucilages et gommes absorbent de grandes quantités d’eau et forment une masse gélatineuse qui calme les irritations de l’intestin, soignent la constipation et protègent les tissus enflammés. On en met sur les peaux sèches.
La plante la plus réputée dans ce domaine est l’orme rouge, un remède des Indiens d’Amérique parmi les premiers à avoir été adopté par les colons européens. Les Indiens utilisaient l’écorce interne de cet arbre pour soigner le mal de gorge, la toux, les irritations du tube digestif et diverses blessures ou inflammations cutanées.
Pendant la Guerre de Sécession américaine, les chirurgiens militaires l’utilisèrent massivement en cataplasme pour soigner les blessures des soldats. Actuellement, la FDA (autorités de santé américaines) reconnaissent son usage en pastilles et en sirop contre la toux et le mal de gorge [1].
Les saponines sont des substances qui, comme le savon, produisent de la mousse quand on les frictionne dans l’eau.
Les saponines comptent parmi les principaux constituants de nombreuses plantes médicinales.
Leur structure chimique est en effet proche des stéroïdes, c’est-à-dire de nombreuses hormones humaines : œstrogènes, cortisone, testostérone.
L’igname sauvage (Dioscorea villosa) contient des saponines stéroïdes à partir desquels fut fabriquée la première pilule contraceptive.
Cet exploit fut réalisé par le médecin américain Gregory Pincus en 1954. Mais il avait lui-même récupéré la substance utilisée par le médecin allemand Ludwig Haberland en 1922. Celui-ci procédait à des injections d’extraits d’igname pour bloquer l’ovulation de ses patientes. Le procédé, trop coûteux, avait été abandonné, mais la possibilité de bloquer l’ovulation grâce à une simple pilule eut un succès fulgurant. Ce n’est que plus tard – et à vrai dire tout récemment – que l’on a réalisé que perturber le cycle menstruel naturel de la femme entraînait des inconvénients.
Les fidèles lecteurs de Santé Nature Innovation connaissent forcément les flavonoïdes. Ce sont des pigments qui colorent les fleurs et les fruits en jaune ou en blanc. On en trouve beaucoup dans le citron.
Très antioxydants, ils sont particulièrement actifs pour maintenir une bonne circulation.
Le sarrasin et le citronnier contiennent par exemple de l’hespéridine et de la rutine, des flavonoïdes qui renforcent la paroi des capillaires.
Certains flavonoïdes ont des propriétés antivirales et anti-inflammatoires.
Les isoflavones que l’on trouve dans le trèfle rouge ont des effets œstrogéniques et sont efficaces dans le traitement de la ménopause.
Il ne s’agit là bien sûr que d’un tout petit aperçu de la puissance des plantes pour la santé.
Ce n’est pas avec cette simple lettre, j’en suis conscient, que vous pourrez demain vous soigner et donner des conseils de santé à votre entourage, avec des plantes.
Il faut encore connaître les dosages précis, les préparations, et surtout l’infinie palette des plantes ayant un effet sur le cholestérol, l’arthrose, la peau, la digestion, le moral, le sommeil, etc.
Vous trouverez des informations complémentaires dans nos autres lettres et pourrez poursuivre votre apprentissage grâce au mensuel Plantes et Bien-Être. Il vous introduit à la connaissance des plantes, et vous permet d’entrer en douceur dans ce monde de possibilités thérapeutiques.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
Sources de cet article :
[1] Orme rouge
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J’ai de la polyarthrite de puis très longtemps et je fait une cure de algicaps qui me fait beaucoup de bien cela renforce les os et renforce le cartilage j’en suis très content si cela peux aider à quelqu’un,?
Bonjour j’ai commandé et payé il y a quelques temps votre livre sur les plantes qui soignent.
merci de refaire cet envoi car je n’ai toujours rien reçu et je m’en inquiète.
Je ne voudrais pas penser que vous n’êtes pas corrects dans vos relations avec vos clients.
Cécile Salvanès
Vos articles sont toujours interessants. Cependant,comme je l’ai deja ecrit quand vous donnez les noms de plantes, il n’y a pas de nom scientifique. Les noms communs ne sont pas necessairement les memes partout. Je vis a l’ile Maurice(Ocean Indien) Je suis abonne a Alternatif Bien Etre que je recois mensuellement. J’ai ecrit plusieurs fois pour demander comment preparer l’argemone mexicaine qui est apparemment un remede miracle contre le diabete type 2.Plus d’une dizaine de personnes attendent de moi que je leur donne la recette pour preparer la plante. Cette plante est une mauvaise herbe ici. Je la cultive maintenant… Lire la suite »
Bonjour,
Votre article comme d’habitude est intéressant et captivant, je voulais savoir si on peux acheter le livre des grandes plantes? Sans s’ inscrire au progamme et si oui pouvez vous me donner la reference de ce livre s’ il vous plait merci.
Salutations
La digoxine n’est pas un alcaloïde.
Il est dommage de laisser passer ce genre d’erreur, car cela laisse planer un doute sur la véracité de tout le reste…