Mon potager est le grand projet de ma vie. Les légumes biologiques, cultivés par mes soins, sont la seule garantie réelle de ce qui entre dans les assiettes de mes enfants (et dans leur sang, leurs cellules, leur cerveau…).
Ramassés et consommés aussitôt, leur teneur en antioxydants, vitamines et minéraux est maximale. Leur goût merveilleux. Et leur texture !
Nous allons encore nous régaler ce midi de « Roses de Berne », une variété de tomates anciennes. Elles produisent depuis mi-août. Leur peau est fine, leur chair douce et dense, juteuse, sucrée et très parfumée. Ce sont les meilleures tomates pour les salades. Quel régal quand elles sont encore tièdes de soleil.
On en trouve (rarement) dans les marchés, à des prix insultants. Il est vrai qu’elles sont intransportables, souvent déjà fendues sur le pied.
Néanmoins, malgré tout mon attachement à mon jardin, je vais vous faire une confidence : je fais des infidélités à mes laitues, mes chicorées, mes carottes. Elles ne m’intéressent plus !
Je préfère m’approvisionner directement dans la nature.
J’ai pris mon panier ce matin car c’est la saison des rampoutches, de délicieuses racines sauvages qui abondent en cette saison autour de chez moi.
Dans mon potager même, pousse du pourpier que je prépare en salade.
Mais la saison d’automne est idéale pour se mettre à la cueillette sauvage. La nature est moins exubérante. On trouve plus facilement les classiques :
Orties : je vous ai parlé récemment de ma recette de soupe aux orties, et de tous les usages de cette plante merveilleuse. C’est le moment d’en profiter. L’avantage énorme de l’ortie est que vous n’avez aucun risque de la confondre avec une autre plante.
Le pissenlit : tout le monde sait reconnaître aussi le pissenlit.
J’avais expliqué que la meilleure saison pour les consommer est le printemps, quand les pousses sont jeunes et tendres. Mais vous trouvez encore beaucoup de pissenlits en ce moment : choisissez les jeunes feuilles qui apparaissent au centre de la rosette, moins coriaces et moins amères que les feuilles âgées. Préparez-les avec beaucoup d’ail et des lardons. On peut aussi le faire sauter à la poêle. La racine de pissenlit est également comestible : on la récolte en septembre/octobre, pour des usages médicinaux (tisane, sirop).
Le plantain :
Je vous ai vanté les vertus pour la santé du plantain, qu’on trouve très facilement dans les jardins et au bord des chemins. Sa saveur de champignon relevée d’une pointe d’amertume est étonnante : mêlez les jeunes feuilles crues, en salade, avec d’autres ingrédients (épinards, tétragone, salade) pour tempérer son goût marqué. Les feuilles plus âgées sont très bonnes cuites, utilisées comme des légumes. Pour réduire leur amertume, les blanchir une première fois à l’eau bouillante avant de les apprêter (sautées avec d’autres plantes sauvages d’automne, ou encore en gratin, en tourte, en soufflé…).
L’égopode : considérée comme le cauchemar du jardinier, c’est une terrible mauvaise herbe qui se développe en lançant de longs rhizomes (racines) dans toutes les directions.
Elle est en général combattue à coup de Round-Up. Car très peu de personnes savent qu’elle est en fait l’un des meilleurs légumes sauvages de nos régions. Très parfumées, les feuilles adultes peuvent être récoltées jusqu’en octobre : on les cuit après en avoir ôté le pétiole et on les utilise dans de nombreux plats (tartes salées, gratins…). Pour goûter à l’égopode crue, en salade, il faudra patienter jusqu’au printemps (les jeunes feuilles tendres se cueillent en avril/mai). Attention à une possible confusion avec la petite ciguë (le pétiole de l’égopode présente une section triangulaire et il est creusé en gouttière sur le dessus). Elle était d’ailleurs autrefois cultivée tant comme plante potagère que comme médicinale, contre la goutte (accumulation douloureuse d’acide urique).
Vous trouverez aussi de la doucette, des poireaux sauvages, du chénopode Bon-Henri, de la consoude (très développée en ce moment), de la bardane et des carottes sauvages.
Donc, la prochaine fois que vous partez aux champignons ou aux châtaignes, profitez-en pour faire le plein de ces autres cadeaux de la nature.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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Bonjour et merci pour tous vos conseils .
Puisqu’il est question de jardinage , j’en profite pour poser cette question qui me taraude depuis longtemps .Tous les matins , ma confiture de tomates vertes fait partie de mon délicieux petit déjeuner . J’aurais souhaité qu’un article lui soit consacré , car je ne dois pas être la seule à en consommer et lire des articles controversés sur ses composants nocifs dus à son immaturité.
Bonjour,
Comme d’habitude, j’ai lu avec plaisir “cueillette d’automne” , mais dès les premiers mots, une façon de parler m’a irrité: c’est l’emploi systématiques des possessifs: comme “je prends mon chiffon, je frotte mon évier, j’utilise mon aspirateur, pour mes casseroles je fais …etc….je comprends que pour motiver la lecture, le texte doit être personnalisé, mais pas forcément au possessif…
En tout cas, j’apprécie toujours vos lettres!
Cordialement
Odile
Merci pour cette ballade bucolique dans le monde merveilleux des bisounours, ce monde ou on à tendance à oublier que 100000 avions sillonnent le ciel de part en part chaque jours. On en parle jamais et pourtant je suppose que ceux ci déposent leur pollution sur nos jolis nuages, qui ce transforment en pluie qui en tombant nettoie notre air pollué et ce charge en plus de nombreuses particules toxiques et viennes arroser nos délicieuse plantes bios de notre jardin de rêve. Personnellement lorsque je donne à quelqu’un un légume de mon jardin , je m’empresse de préciser que je… Lire la suite »
Méfiez vous de la carotte sauvage il y a une autre racine qui lui ressemble beaucoup mais qui elle est mortelle
Bonjour
Je voudrais en savoir plus sur l’ail des ours. Avez vous des conseils et trucs pour le reconnaître. ….Le préparer. ..
Merci
Bonjour Jean-Marc,
J’ai bien apprécié les rampoutches, mais pas autant que les bertuchanes ou les filadouxes. Merci pour tous ces bons conseils.