Insuline et diabète de type 2 : qui avait raison ?

04/08/2014
Insuline et diabète de type 2 : qui avait raison ?
1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (3 votes, average: 4,00 out of 5)
Partagez cet article sur :

Je vous avais envoyé il y a un mois une lettre intitulée « L’insuline inefficace contre le diabète de type 2 ».

Cela m’avait valu une volée de bois vert (c’est le moins qu’on puisse dire) de plusieurs médecins qui craignaient que ma lettre soit mal interprétée et mette certains patients en danger.

J’ai alors accepté de faire un correctif.

Je n’avais pas fait d’erreur de fond et maintenais (bien sûr) ma position sur l’insuline. Mais je ne voulais pas la moindre ambiguïté sur un point : il devait être absolument clair pour tous mes lecteurs que la prise d’insuline est vitale et indispensable lorsque le corps n’a plus la capacité d’en fabriquer.

C’est le cas pour tous les diabétiques de type 1 mais c’est beaucoup plus rare pour les diabétiques de type 2.

Mes critiques de l’insuline portaient sur tous les cas, de loin l’immense majorité, dans lesquels les diabétiques de type 2 produisent encore de l’insuline.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de constater que la médecine officielle rejoint cette position de bon sens.

L’insuline « pourrait faire plus de mal que de bien »

Le 1er juillet 2014, l’un des grands quotidiens de la médecine conventionnelle aux Etats-Unis, « Medical News Today », a publié un article intitulé « Le traitement à l’insuline contre le diabète de type 2 “pourrait faire plus de mal que de bien”. »
[1]

Selon le Pr John S. Yudkin, co-auteur d’une nouvelle étude parue dans le JAMA, Journal of the American Medical Association :
« Dans de nombreux cas, le traitement à l’insuline pourrait ne rien faire pour améliorer l’espérance de vie de qualité d’une personne. Si les gens pensent que la thérapie à l’insuline réduit leur qualité de vie de plus de 3 ou 4 %, cela dépasse tout bienfait potentiel du traitement chez pratiquement n’importe qui ayant le diabète de type 2 et de plus d’environ 50 ans. »

Cette façon de parler est peu claire.

« Réduire la qualité de vie de 3 à 4 % » ne veut strictement rien dire en bon français (ni en bon anglais d’ailleurs, la langue dans laquelle le texte est rédigé).

Mais vous comprenez le message : si la thérapie à l’insuline vous embête un tout petit peu, cette gêne ne sera pas compensée par une augmentation de votre espérance de vie qui en vaille la peine.

Et cette étude a été publiée dans le JAMA, la plus officielle des revues scientifiques de la médecine conventionnelle !!

Les auteurs de cette étude estiment qu’un patient qui commence un traitement à 75 ans, ne bénéficiera que de 3 semaines de vie en plus, ce qui leur fait poser la question de savoir si cela vaut la peine d’avaler des pilules ou de se faire des injections quotidiennes pendant 10 ou 15 ans et de supporter tous les effets indésirables du traitement pour si peu.

Ils n’osent pas répondre ouvertement à la question (peur de se faire taper dessus sans doute) mais faisons-le pour eux : non, évidemment, ça n’en vaut ni la peine, ni le coût, ni les ennuis, ni les dangers.

En revanche, ces mêmes auteurs expliquent qu’une personne malade du diabète de type 2 qui commence une thérapie à l’insuline à l’âge de 45 ans et diminue ses taux d’hémoglobine A1c de 1 % pourrait gagner 10 mois de vie, après des décennies de piqûres. Dans ce cas, disent-ils, cela peut valoir la peine de suivre le traitement mais c’est au patient d’en juger.

Le vent tourne !

De toute évidence, le vent tourne.

Vous ne lirez encore nulle part que l’insuline est totalement inefficace et nuisible pour les diabétiques de type 2. Pendant quelques années encore, on vous dira que le traitement est incontournable.

Et il l’est en effet dans certains cas extrêmes. Mais pour la plupart des malades, comme je l’avais écrit il y a quelques semaines, « traiter le diabète de type 2 avec de l’insuline, c’est comme traiter un alcoolique avec du whisky ».

Cette phrase m’a été reprochée. Mais qui sait si elle ne sera pas enseignée en faculté de médecine dans 25 ans ; écrite dans le Vidal, l’encyclopédie des médicaments ; gravée sur la porte des médecins !!

Confidence d’un vieux médecin

Un vieux médecin de mes amis m’a expliqué qu’autrefois, en faculté, on lui avait appris qu’il ne fallait pas donner d’insuline aux diabétiques de type 2.

Dans les dernières années de sa longue carrière, au milieu des années 2000, il se souvient avoir vu des diabétiques de type 2 qui, à sa grande surprise, s’étaient fait prescrire de l’insuline par des « diabétologues ». Il n’en avait jamais vu avant.

Il en avait déduit à l’époque que la médecine avait fait là un nouveau « progrès ». Sans doute, avait-il pensé, on s’était aperçu que ce traitement, déconseillé autrefois, était devenu utile.

Mais il m’a avoué cependant s’être demandé si cette nouvelle préconisation n’émanait pas de l’industrie pharmaceutique, qui a tout intérêt à ce qu’on donne aux gens des traitements au long cours, même quand ils ne font pas de bien.

Et quand je lui ai parlé de cette nouvelle étude du JAMA indiquant que ce remède n’était finalement pas si bénéfique que ça, vous ne serez pas étonné d’apprendre… qu’il ne fut pas été étonné du tout.

Pendant les décennies où il exerça la médecine, il en avait vu d’autres, des médicaments « miracle » qui s’avéraient, en définitive, dangereux pour les malades.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Sources de cet article :

[1] Insulin therapy for type 2 diabetes “may do more harm than good”.

 

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (3 votes, average: 4,00 out of 5)
Cliquez ici pour voir les commentaires
Découvrez les articles qui concernent ...

Silhouette : pomme ou poire ?

07/10/2020

Silhouette : pomme ou poire ? Regardez bien l’image suivante : Ces deux femmes font le même poids. La différence est que : c...

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (7 votes, average: 2,86 out of 5)
arrow Lire l’article

Hypercholestérolémie familiale : aucun argument scientifique contre les graisses

16/07/2020

Hypercholestérolémie familiale : aucun argument scientifique contre les graisses Cela fait si longtemps que nous dénonçons, dans c...

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (12 votes, average: 3,67 out of 5)
arrow Lire l’article

Un cactus contre l’hypertension, le diabète et les rhumatismes

07/02/2020

Un trésor de la médecine amérindienne Il existe un cactus très spécial, qui porte des sortes de feuilles, et qui est utilisé contr...

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (24 votes, average: 4,00 out of 5)
arrow Lire l’article
Commentaires sur l'article
''Insuline et diabète de type 2 : qui avait raison ?''
Subscribe
Me notifier des
guest

27 Commentaires
plus récents
plus anciens plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
Pat
Pat
6 années plus tôt

Bonjour à tous, Diabétique 2 ID sans médicament depuis 2 ans / 47 ans / 1.77m / 70kg Je n’ai absolument pas confiance aux médecins, d’ailleurs je suis sorti de l’hôpital au bout de 24H alors qu’ils avaient prévus 6 jours mais je refusais leurs repas, les infirmières ne comprenaient pas pourquoi je leurs disais que ca ira mieux demain, elles m’ont répondu que je coûtais 1.000 € / JOUR à la sécu … mais bon un petit tabouret dans le couloir aurait suffit pour prendre ma glycémie, pas besoin d’une chambre alors que j’habite juste en face ! Pour… Lire la suite »

VINOUSE
VINOUSE
10 années plus tôt

Bonjour, dans vos lettres que je lis régulièrement il vous est plus souvent appelé à parler du diabète 2, et jamais du diabète 1, pourtant celui-ci existe et ces patients doivent se faire une injection d’insuline pour ainsi dire à chaque repas. Le pancréas n’aurait-il pas la même faculté que le foie à repousser ? J”évoque ce sujet car mon fils de 36 ans s’est vue annoncer par son généraliste un diabète 1 à 26 ans !!!! (depuis 10 ans il se fait des injections) N’existe-t-il que la greffe de pancréas pour supprimer ces injections ? En espérant que vous… Lire la suite »

hardel
hardel
10 années plus tôt

oui, ok mais que prendre en substitution?

Mic
Mic
10 années plus tôt

J’ai travaillé pour un endocrinologue pendant quelques années, et je me rappelle qu’un diabétique de type 2 ne pouvait pas normaliser sa glycémie. Après que l’endocrinologue l’ait mis à l’insuline tout est devenu beaucoup plus simple pour lui, et sa qualité de vie avait semblé aller au mieux.
Comme je ne travaille plus à ce bureau, je ne peux dire si tout a toujours bien été. Cependant cela avait semblé être une délivrance pour lui.
Existerait-il des cas cas où cela s’avérerait correct ?

HERTZOG
HERTZOG
10 années plus tôt

Bonsoir,

Je trouve la vidéo trop longue…..
Cordialement

D.H

bouchloukh
bouchloukh
10 années plus tôt

Rien n’est étonnant pour la simple raison qu’il faut de l’insuline pour le diabétique type1 à défaut d’un autre remède
Mon médecin, que je remercie ici, m’a de tout temps refusé l’insuline pour mon diabète type2. Il insiste plus sur l’hygiène de vie, l’activité sportive et le contournement du stress.

Êtes-vous air, feu ou terre ?

Découvrez quel est votre profil ayurvédique !

Test Ayurvéda

Air, Terre ou Feu ?

Ayurvéda

: êtes-vous