Dans le mode de vie naturel, les Hommes n’avaient pas besoin de se couper les ongles.
Quand ils creusaient un trou (à mains nues), grimpaient à un arbre en s’accrochant avec les ongles, déchiquetaient un animal pour le manger, affrontaient un adversaire ou un prédateur, ils utilisaient leurs ongles, qui s’usaient.
C’est pour compenser cette usure que nos ongles poussent, comme les dents des lapins pour compenser le grignotage.
Bien entendu, la vie moderne ne nous donne plus d’occasion d’user nos ongles. Nous avons besoin de les couper avec des ciseaux ou de les… ronger !
Pour autant, ronger ses ongles pose beaucoup de problèmes, tant esthétiques qu’hygiéniques.
Les ongles, qui raclent en permanence les surfaces, accumulent deux fois plus de saleté que les mains elles-mêmes, et sont donc des vecteurs de contamination.
Les personnes qui se rongent les ongles et les cuticules (peau autour des ongles) à l’extrême se font régulièrement saigner, ce qui favorise encore les infections.
Il paraît donc toujours préférable d’arrêter de se ronger les ongles. Pourtant, c’est une habitude extrêmement difficile à quitter.
Car la vérité est que se ronger les ongles est révélateur d’un secret bien plus profond de la personnalité. Et c’est à ce sujet qu’il faut travailler.
Je vais vous dire ce secret mais je dois vous prévenir tout de suite : ce n’est pas uniquement le stress, comme on l’a longtemps pensé.
Il est vrai qu’on se ronge les ongles encore plus quand on est stressé. Mais la plupart des personnes qui se rongent les ongles le font aussi quand elles rêvent allongées dans un transat sur la plage, parfaitement détendues.
Le Dr Freud avait aussi émis l’hypothèse que c’était le signe d’une enfance trop riche en attention, avec un développement psycho-sexuel stoppé au stade… oral, évidemment.
C’est peut-être vrai, mais impossible à démontrer, et de toute façon cela ne nous apporte pas la solution.
D’autres enfin ont pensé que se ronger les ongles révélait un désir d’automutilation, comme une forme atténuée de ces personnes qui se coupent la peau au couteau. Là encore, cette théorie n’est plus prise au sérieux actuellement.
En effet, les dernières études psychologiques ont montré que les choses étaient beaucoup plus simples, et positives, que ça.
Les personnes qui se rongent les ongles sont simplement des personnes très enthousiastes et actives, qui sont toujours dans le feu de l’action. Malheureusement, le monde ne va pas assez vite pour elles.
Leur corps et leur esprit sont en mode « action », mais le temps autour d’elles ne s’est pas encore écoulé : l’ordinateur n’a pas encore démarré, la machine n’a pas encore chauffé, l’heure du départ du train ou de l’avion n’a pas encore sonné.
Mais elles voudraient déjà y être.
Psychiquement, elles sont déjà dans l’action et, comme elles ne peuvent pas agir, elles trouvent quelque chose à faire pour décharger leur trop-plein d’énergie : se ronger leurs ongles, mais parfois aussi se triturer la peau du visage, arracher des cheveux, des cils, mâcher violemment un chewing-gum, se mordre les lèvres, sortir leur langue, etc.
Les instituteurs et institutrices le savent.
Le système scolaire voudrait que tous les bambins soient sagement assis à leur place à écouter les consignes et faire leur travail. Ce serait tellement plus simple.
Certains y arrivent. Mais pour une importante minorité, c’est impossible. Et ils inventeront n’importe quoi pour tenir jusqu’à la sonnerie de la récréation : ils se balanceront (et tomberont) de leur chaise, lanceront des boulettes et des avions en papier, chatouilleront leur voisin, feront tomber leur gomme, leur stylo, voire leur trousse tout entière. Ils essayeront de manger du papier, se mettre les doigts dans le nez ou encore gribouiller des dessins en cachette sur une feuille. Ils auront besoin d’aller aux toilettes au milieu du cours,
À force de réprimandes, de punitions, ils finiront par apprendre à se maîtriser. Mais leur énergie intérieure, elle, sera toujours là, et leurs ongles serviront de soupape pour les empêcher d’exploser. 45 % des adolescents se rongent les ongles [1] ! Certains, très souples, peuvent aller jusqu’à se ronger les ongles… des pieds !! (J’en ai connu).
Et bien sûr ce phénomène peut se maintenir toute la vie, car l’énergie intérieure ne disparaîtra pas.
Au contraire, plus vous êtes dans le contrôle de vous-même, plus haute la probabilité que vous vous rongiez les ongles à l’âge adulte.
De rigoureuses études psychologiques publiées dans le Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry [2] ont montré que les personnes qui se rongent les ongles sont perfectionnistes.
Ce sont des personnes qui ont peur de l’échec. Qui se fixent des exigences démesurées. Qui n’arrivent pas à réaliser une tâche à un rythme normal.
Jackie Kennedy se rongeait terriblement les ongles. Britney Spears, comme de nombreuses starlettes vivant dans la compétition permanente, se ronge les ongles au point de n’avoir plus que des « boudins à la place des doigts » comme le dit méchamment le journal Public [3].
Ainsi se ronger les ongles permet temporairement de faire face à un afflux d’énergie que vous ne parvenez pas à utiliser de manière productive.
Mais le seul moyen de se débarrasser d’un problème est de résoudre la cause.
Inutile d’espérer cesser vous ronger les ongles dès le départ.
Inversez la démarche. Voyez cette habitude comme un moyen intéressant de vous renseigner sur vous-même.
Achetez un petit carnet avec un stylo, que vous garderez à portée de la main. Chaque fois que vous vous surprenez en train de vous ronger les ongles, notez dedans ce qui vous occupait l’esprit à ce moment-là :
Je ne parle pas d’un chewing-gum ni d’une boule antistress. Mais y a-t-il une activité que vous aimez, et qui surtout vous donne l’impression d’être utile tout de suite, que vous pourriez entreprendre ?
Pour certains cela peut être un jeu d’entraînement mental, un ouvrage de tricot ou broderie qui leur plait, un instrument de musique, un exercice de musculation que l’on peut faire discrètement.
L’important est qu’il y ait l’idée de progression, de perfectionnement pour vous. Car vous êtes quelqu’un qui avez besoin, chaque jour, d’avancer dans la bonne direction, ne serait-ce que d’un petit pas. C’est la difficulté à trouver les occasions de le faire qui vous fait vous ronger les ongles.
Vous pouvez vous motiver en vous rappelant que ronger vos ongles n’est pas seulement mauvais pour vos mains. C’est aussi mauvais pour vos dents. Une association de dentistes affirme que cela coûte 3000 euros en frais dentaires supplémentaires.
Enfin, donnez-vous le temps. Une habitude met, en moyenne, 21 jours à se changer, à partir du moment où vous prenez la décision.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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je voudrais ajouter un commentaire à celui que j’ai fait concernant le coupe-ongle et la lime à ongles – pour ceux (dont j’ai fait partie) qui mordillent et tirent la peau autour et sur le bord des ongles, essayez également le coupe-ongle et la lime à ongle – en général, lorsqu’on est tenté de tirailler sur la peau c’est parce qu’elle desquame, donc si on coupe tout de suite ce petit bout qui accroche et qu’on lime ça supprime la source du problème – cependant, il faut préciser qu’il faut limer légèrement, juste ce qu’il faut pour ne pas trop… Lire la suite »
Se ronger les ongles est un signe d’anxiété.
Merci pour cet excellent article qui m’a fait beaucoup de bien et que j’ai partagé ce soir sur mon blog : http://www.cinquanteansetalors.com
C’est vrai cette manie est très coriace et au-delà de toutes les considérations psychologiques, il y a quand même un moyen mécanique et très bon pour les ongles eux-mêmes, c’est de les limer – je sais, ça paraît simpliste, mais pour l’avoir mis en pratique moi-même et de l’avoir fait essayer à d’autres, je sais que ça marche souvent – et je pense que l’hypothèse suivante est acceptable : effectivement, pendant qu’on se lime les ongles, dans la tête, ça remplace assez bien l’action de les ronger avec, en plus, la sensation de ne plus les abîmer et au contraire… Lire la suite »
Un grand merci pour cette approche non culpabilisante (enfin!) et ces éléments très clairement expliqués. Je me suis bien reconnue dans le « profil »…cela va m’aider pour avancer concrètement vers un chemin de libération….
J’ai toujours associé cette mauvaise habitude à l’expression « Se ronger les sangs », « se ronger de l’intérieur » . Cette nouvelle hypothèse est intéressante. Je ne m’y retrouve pas vraiment mais je vais essayer ! Je me ronge les cuticules quand j’a peur ou suis anxieuse. J’ai essayé tout ce que vous avez décrit sans résultat et j’envie de jolies mains !!