Quand vous donnez des conseils de nutrition, de santé [1], vous vous heurtez régulièrement à des personnes qui vous répondent qu’elles n’ont pas envie de faire des efforts.
Pourquoi, en effet, faire des efforts ?
Pourquoi se priver, alors que la plupart des gens ne “s’embêtent pas avec ça”, “profitent de la vie”, et évitent de se “prendre la tête” ?
Pourquoi écouter les donneurs de leçon qui, agitant un index menaçant, vous intiment de vous sacrifier, alors que par ailleurs tant d’autres voix vous incitent à vous la couler douce ?
Soyez cool. Relax. Détendez-vous, y a pas l’feu au lac. Peace. Love, entend-on partout.
Mais voilà.
La réponse est toute simple :
Il faut faire des efforts maintenant pour éviter de souffrir bêtement et inutilement plus tard.
Les sacrifices que l’on fait aujourd’hui sont une manière de prendre soin de la personne que nous serons demain, de lui éviter des problèmes insurmontables.
C’est une règle qui existe de toute éternité.
Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs faisaient les plus grands efforts, à la belle saison, pour réunir la nourriture et les peaux de bête qui allaient leur permettre de passer l’hiver.
Oui, c’était dur de réunir des choses de l’aube jusqu’au couchant, chasser des mammouths, pêcher des saumons dans les rivières, puis de les faire fumer pour les conserver.
Mais c’était infiniment moins douloureux que de se retrouver au cœur de l’hiver sans rien à manger, et de voir ses enfants mourir les uns après les autres.
L’être humain a fait une des plus grandes découvertes de tous les temps lorsqu’il s’est rendu compte que se sacrifier aujourd’hui permettait – souvent – d’aller mieux demain.
Bien sûr, rien n’est jamais garanti d’avance. Mais vous mettez ainsi les meilleures chances de votre côté.
Aujourd’hui, après des millénaires d’évolution, nous nous sommes habitués à sacrifier des années, des décennies de notre vie pour nous assurer un avenir meilleur. Et ça marche !
Par exemple : les enfants apprennent très tôt qu’ils vont devoir aller à l’école, plutôt que de rester tranquillement sur le canapé devant la télé. Ils vont devoir se soumettre à des leçons, des devoirs, des exercices (scolaires, physiques, artistiques), des examens, des concours, des entretiens de sélection, des formations, tout ceci sans aucune rémunération. Au contraire, cela coûte très cher à leur famille.
Mais cela vaut la peine. L’expérience sans cesse renouvelée est que plus un enfant fait d’efforts, plus il va au bout de ses capacités, plus son avenir a des chances d’être meilleur.
Ce n’est pas un hasard si notre époque est à la fois la plus prospère et celle où l’éducation des enfants est la plus longue de tous les temps (elle dure souvent jusqu’à 25 ans, voire 30 ans).
Pour nous, adultes, c’est exactement la même chose.
La vie nous réserve, quoique nous fassions, toutes sortes de souffrances que nous ne pourrons pas éviter : la maladie, la vieillesse, les deuils, les injustices, les violences…
Et si, par bonheur, nous sommes personnellement en bonne santé et ne subissons aucune injustice, nous souffrons forcément de voir d’autres personnes qui n’ont pas autant de chance que nous : famille, amis, voisins, ou simples inconnus, dans la rue ou à la télévision, qui nous rappellent que la souffrance est partout dans le monde.
La souffrance est une donnée universelle de la vie, elle nous attend tous.
Mais nous savons que nous pouvons, au moins, réduire notre risque de souffrances auto-infligées, en faisant des efforts aujourd’hui.
Nous pouvons par exemple :
Chaque fois, c’est un petit sacrifice. Il serait plus facile de dire : “ce n’est pas grave” ; “je m’en fiche”.
Mais chaque fois que nous nous demandons si ces efforts valent la peine, rappelons-nous le coût gigantesque, disproportionné, la souffrance sans limite d’une vie après un AVC, un infarctus qui vous a largement détruit le cœur, un diabète ou un cancer généralisé, pour nous ou pour nos proches qui souffriront peut-être plus que nous encore de nous voir souffrir.
Ces paroles paraissent moralisatrices, dures, j’en ai bien conscience, mais le problème est qu’elles sont… vraies, malheureusement.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
[1] Mais cela vaut aussi dans les autres domaines de la vie comme les études, le travail, les amitiés, les engagements associatifs…
Chère lectrice, cher lecteur, Mon père est médecin à la retraite. Il a travaillé au SAMU, en hôpital, fait 15 ans de médecine géné...
Pendant des mois, les grands experts qui passaient à la télévision ont ridiculisé les “charlatans” de la santé naturelle, comme mo...
Les bienfaits du coronavirus Parmi les bienfaits du coronavirus, il y a tous les gestes et habitudes d’hygiène qui s’étaient perdu...
raisonnable efficace merci beaucoup pour ce rappel des bonnes pratiques
je vous remercie pour vos très bons conseils, et j’ajouterai à la fin à bon entendeur salut !
On n’a pas besoin de manger bio pour être en bon santé, mais juste suivre la parole de sagesse…
Je suis tout à tout d’accord avec vous et pas plus tard qu’hier, je parlais à des amies du sucre, de la chrononutrition et visiblement cela n’avait pas trop d’échos favorables. Difficile de changer les habitudes et le train-train mais le jeu en vaut la chandelle.
J’apprécie beaucoup vos lettres, continuez de nous donner des conseils et de nous partager un peu de votre philosophie.
Merci pour vos messages que je lis attentivement ; tous sont intéressants et certains me parlent plus que d’autres : A ce sujet, je pense que l’éducation y est pour beaucoup ; j’ai vécu à la campagne et mes parents avaient un jardin, des plantes, un élevage de volailles et cuisinaient les deux tous les produits que j’étais incitée à goûter ; nous avons bien mangé dans notre enfance et cela a eu des conséquences sur notre mode de vie et notre santé ; néanmoins, dans la vie, la rigueur et le travail payent et ce n’est pas toujours qu’une… Lire la suite »
La volonté et le culte de l’effort sont des atouts essentiels pour affronter l’existence.
Merci pour votre lettre.Il faut se donner la peine de vivre,de manger et de se soigner.Personnellement j’ai fait le choix de vivre avec la nature,de la respecter,de faire mon jardin et de consommer ce que la nature nous donne……