L’humoriste Pierre Desproges le décrivait comme :
« un artichaut à l’envers avec des pattes, prolongé d’une queue à la vue de laquelle on se prend à penser qu’en effet, le ridicule ne tue plus ».
Aujourd’hui, “l’artichaut” ne fait plus rire du tout !
Il fait trembler toute la planète, depuis qu’il est soupçonné d’avoir été l’hôte intermédiaire, responsable d’avoir fait passer le coronavirus de la chauve-souris aux êtres humains.
Sur les marchés chinois, les pangolins sont en effet entassés avec les chauves-souris, vendues comme nourriture, et c’est ainsi que le coronavirus se serait transmis à l’homme.
Mais le pangolin est, malheureusement, présent à grande échelle sur les marchés asiatiques et africains, à cause de ses vertus médicinales imaginaires.
Selon certaines traditions de médecine chinoise, la langue du pangolin est censée soigner les rhumatismes, ses intestins, le mal de tête, sa queue, l’impuissance (évidemment…). On dit des écailles de pangolin qu’elles guérissent toutes sortes de maladies, de l’asthme au cancer, et qu’elles favorisent la lactation et la circulation.
Les écailles sont donc utilisées dans plus de 60 remèdes vendus en Chine, et produits par plus de 200 sociétés pharmaceutique, selon l’ONG China Biodiversity and Green Development Foundation.
Beaucoup de ces traitements étaient de plus remboursés par l’Assurance maladie chinoise jusqu’à août dernier [1], une date étonnante quand on sait que l’épidémie est aujourd’hui suspectée d’avoir commencé précisément à ce moment-là [2].
Le pangolin est aussi utilisé dans les médecines traditionnelles africaines [3].
Mais il n’existe aucune étude scientifique, quelle qu’elle soit, démontrant des vertus curatives au pangolin.
A cause de ces vertus imaginaires, le pangolin est aujourd’hui l’animal le plus braconné au monde, bien qu’il soit classé comme espèce en voie de disparition. Entre 400 000 et 2 700 000 pangolins sont chassés chaque année dans les forêts centrafricaines.
Il se déplace très lentement et se protège en se roulant en boule, ce qui constitue une bien dérisoire protection contre les braconniers.
Il est théoriquement interdit de le chasser, et a fortiori de le vendre. Mais c’est malheureusement un cercle vicieux : plus il est rare, plus il devient cher, et donc encore plus alléchant pour les criminels. D’après l’UNODC, les écailles de pangolins se monnayent environ 300 dollars le kilo. Cette manne conduit à un trafic international très florissant (67 pays seraient impliqués), notamment entre les régions exportatrices de pangolins (Cameroun, Nigeria, Sierra Leone…) et l’Asie, où les acheteurs se bousculent.
Lors d’une saisie record à Singapour en juillet dernier, les douanes ont découvert 9 tonnes de défenses d’éléphants (issues du massacre de 300 éléphants) et 12 tonnes d’écailles de pangolin (correspondant à 2000 pangolins).
Près de 9 tonnes de défenses d’éléphants et 12 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies à Singapour le 26 juillet 2019.
La valeur marchande de l’ivoire était 13 millions de dollars, mais celle des écailles de pangolin de… 35 millions de dollars !! [4]
Suite à l’épidémie de Covid-19 et l’intérêt renouvelé qu’elle a suscitée pour le pangolin, le ministère de l’environnement chinois (China’s National Forestry and Grassland Administration) a annoncé le 3 juin 2020 que toutes les espèces de pangolin seraient considérées désormais comme appartenant aux espèces animales protégées de première classe, le plus haut niveau de protection.
Il rejoint la ligue des autres espèces menacées comme le grand panda, le tigre et le singe rhinopithecus.
Espérons que cela contribuera à freiner cette hécatombe aussi nuisible pour la nature que lamentable pour la santé humaine.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
[3]
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Merci de rappeler l’absurdité de la conduite des humains envers ces malheureux animaux
Le discours parait un peu court, le virus partant d’un marche Chinois pour contaminer la planete, particulierement les US, dont on conteste le N°1 mondial… On pourrait commencer par : “Il etait une fois”… et terminer par : “Si tu crois pas celle-la je t’en raconte une autre!” Une fameuse infectiologue se demande pourquoi ce virus n’a d’appetence que pour l’humain, comment a-t’il rencontrer le vih dans sa vie sauvage ? Pour ma part, amateur de polars, je me demande quel resultat donnerait un film ou le mechant envoie ses agents sur des etats cibles avec des boites de Petri… Lire la suite »
Oui, y en a simplement marre de ces conneries ! Même si je reste persuadé qu’en ce qui concerne la covid 19, le pauvre pangolin et la chauve souris ne sont que de tristes écrans pour cacher une forêt nauséabonde.
Bonjour, votre analyse sur le braconnage du pangolin est très pertinente. L’être humain est faible; il a besoin de tuer un être plus faible que lui pour se sentir heureux.
Mohamed TOMBARI
Pauvres pangolins, victimes innocentes de la bêtise et ignorance humaine. L’homme est une espèce qui se croit au-dessus de toutes autres espèces animales et fait seul sa loi. Ne laissons pas faire ces absurdités!
Et quand les occidentaux cesseront-ils de se prosterner devant la MTC (médecine traditionnelle chinoise)? Quand on me parle d’énergie, ça me va, mais la poudre de rhinocéros , de zizi de singe ou de pangolin, c’est de l’attrape nigauds au même titre que vos céréales du petit déj’ censées vous donner la pêche!