J’ai hésité à écrire sur ce sujet classique de la presse féminine, [1] et qui a même fait l’objet d’un livre d’un médecin infectiologue cette année [2] : Il est mauvais pour la santé de dormir avec une culotte.
Mais l’habitude se maintient. Faisons le point pour en finir :
La culotte ne sert à rien la nuit, en général.
Par contre, elle maintient l’entrejambe humide et chaud, quand elle est synthétique.
C’est l’occasion pour les champignons (mycoses) de proliférer.
Si la culotte est en coton, elle provoque des sécheresses (le coton absorbe l’humidité), ce qui n’est pas bon non plus.
Chaque fois qu’on bouge, le tissu frotte, inutilement et provoque des irritations.
Mais surtout, la culotte transmet des germes de l’intestin vers les voies urinaires, augmentant le risque d’infection (cystite).
Les personnes qui ont des cystites à répétition doivent prendre conscience qu’elles ne se protègent pas en portant un culotte la nuit. C’est le contraire !
Rappelons que, sans remonter à nos ancêtres qui vivaient en pagne, voire nus dans la nature, notre entrejambe a toujours été bien aéré*.
Les hommes de l’Antiquité portaient des toges, ou tuniques, qui laissaient leurs « parties » danser joyeusement à l’air libre – mais à l’abri des regards.
Les femmes, en tuniques ou en robes, n’avaient pas de « dessous », et encore moins des dessous qui leur comprimaient les muqueuses…
Jusqu’à la Révolution Française, elles portaient de longues robes, avec des jupons, éventuellement des bas retenus par une « jarretière », c’est-à-dire un ruban placé au-dessus du genou.
Mais pas de « petite culotte » sous les jupons.
La culotte était à cette époque un habit exclusivement masculin.
Elle se rapprochait du pantalon. C’était la marque des « Messieurs » de la haute-société, par opposition bien sûr aux « sans-culotte » de la populace, qui portaient de très larges pantalons rappelant les « braies » des Gaulois.
Au 19e siècle, les petites filles se mettent à porter des culottes, à savoir des pantalons en drap blanc sous la jupe. On se souvient des gravures des « petites filles modèles » de la Comtesse de Ségur, avec de telles culottes bouffantes qui leur permettaient de jouer au cerceau ou faire des galipettes en public sans risque.
Sans doute attendries par ce spectacle, les femmes se rendent comptent à leur tour de l’intérêt de porter un tel pantalon sous leur jupe. Comme les danseuses de saloon dans Lucky-Luke, elles gagnent ainsi en liberté de mouvement, n’ayant plus à craindre qu’on leur soulève leur jupe.
A la fin du 19e siècle, hommes, femmes et enfants portent tous des culottes, mais la longueur des jambes s’est progressivement raccourcie. On parle de caleçon, plutôt que de culotte.
La vraie révolution viendra par un Monsieur, créateur d’une marque bien connue, qui a imaginé la première petite culotte telle qu’on la connaît aujourd’hui : Pierre Valton, qui ouvrit en 1893 son atelier de sous-vêtements, qui deviendra en 1920… Petit Bateau.
Il invente en 1918 la culotte sans jambe et sans boutons, en coton, avec une ceinture élastique à la taille, commercialisée pour les femmes et les enfants.
Elle existe en blanc et en rose uniquement.
Mais c’est le début d’une folle aventure où les formes, couleurs et matières de petites culottes vont varier à l’infini.
La petite culotte devient bleue pour les garçons, puis noire pour les femmes fatales, puis rouge.
Elle devient l’objet de fantasmes, prend des formes parfois outrageuses. Elle se taille le beau rôle dans l’imaginaire collectif (et dans les boutiques et films érotiques).
Apparaissent dans les années 80 les boutiques de lingerie entièrement consacrées à la petite culotte sous toutes ses formes, avec son désormais compagnon inséparable, le soutien-gorge.
Néanmoins, dans les esprits surchauffés, elle garde la première place. Rien n’est plus sexy qu’une petite culotte, pense l’homme moderne, à part… pas de culotte du tout.
En effet, à notre époque prétendument sans tabou, une femme qui ne porte « pas de culotte » sous sa jupe passe pour audacieuse, scandaleuse !
Elle ne fait pourtant que revenir aux habitudes paisibles d’autrefois. C’était l’idée d’enfiler un tel bout de tissu ou de dentelles qui aurait paru aventureuse.
Alors, puisque la mode est au retour aux sources et à la nature, libérons-nous des petites culottes (la nuit).
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
*Au-delà de l’agrément de l’aération, et de la commodité pour les toilettes, cette absence offrait on l’imagine d’autres avantages notables qu’il est inutile de détailler.
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Bonjour du temps où je n’étais pas obligée, de me déplacer tout le temps en fauteuil roulant, parce que paraplégique, et obligée d’avoir des couches, je me souviens du temps où quand il faisait chaud ,je ne portais pas de slip ou culotte sous mes robes ou jupes parce que tout prenait l’air et pas pour d’autres raisons!
Cela fait deux ans que je ne porte plus de culotte la nuit le jour même pendant mes règles ( cup) et depuis je me sens libre de Ce bout de tissus qui vous rentre dans les fesses . Cela m’oblige à serrer mon périnée ainsi prévenir de l’incontinence , je suis aussi obligé de plier mes genoux pour me baisser : je protège ainsi mon dos . Bref que des avantages
Pour que cet article soit complet, il aurait fallu parler de : – Sous-vêtement au lieu de “culotte”, puisque cela concerne aussi bien les hommes que les femmes. Même si l’article a dérivé sur les “sans-culottes”, de nos jours tout le monde sait que le mot “culotte” concerne la femme. Donc cet article est destiné aux femmes. – Des personnes incontinentes (la nuit elles font comment ? ça coule sur le matelas…) – Des règles la nuit (il faut mettre quoi ? un tampon… sachant que l’utilisation du tampon est controversé…) – En cas de diarrhée soudaine la nuit (on… Lire la suite »
Bonjour, Charlotte me rappelle une vieille marchande de ballons – dans les années 1960, postée à l’entrée du parc de la Tête d’or à Lyon et qui ne portait pas de culotte : elle écartait les jambes pour uriner, ce qui n’offusquait personne; Personnellement, je dors le cul à l’air, et sur le dos; je m’en trouve bien. Concernant votre dernière remarque, vous auriez pu parler – mais vous ne l’avez peut être pas connues , des “chemises de nuit” que portaient hommes et femmes :,couvrant le corps en position debout, elles remontaient jusqu’au menton en se glissant dans le… Lire la suite »
Merci pour cet article très interressant ; je ne savais pas toute l’Histoire de la culotte !! Depuis qq temps, quand je suis chez moi, je ne porte ni culotte ni soutien gorge ; comme je me sens bien ! c’est vraiment très agréable ; mon corps respire et se sent plus libre. J’aime, l’été, ne rien porter quand je dors, par contre, je rejoins certains commentaires, quand c’est l’hiver, que le lit est froid et la chambre à 15°… je mets un pyjama !… en coton bio. Mais au vu de ce que je viens de lire ce soir,… Lire la suite »
Génial cette lettre!
De nombreuses femmes ont des pertes que ce soit le jour ou la nuit. J’imagine le résultat sans porter de sous-vêtement!