Chère lectrice, cher lecteur,
J’ai lu à l’automne dernier l’histoire de Guy Belmon, et sa femme, à Cercoux en Charente-Maritime.
Leur histoire, parue dans La Pharmacie secrète de Dame-Nature, m’a bouleversé et je me demandais s’il y avait eu une suite, heureuse ou malheureuse.
C’est pourquoi j’en appelle à mes lecteurs, dont certains habitent sans doute dans les environs, ou ont des connaissances sur place.
Quelqu’un a-t-il des nouvelles de Guy et de son épouse ? Si oui, leurs affaires se sont-elles arrangées ?
En tout cas, merci de leur transmettre toute ma sympathie car, moi aussi, j’ai toujours eu le projet de me retirer un jour, avec mon épouse, dans un lieu simple et reculé où nous ne consommerons plus d’énergie et où nous pourrons vivre au plus près de la nature.
Merci de me tenir au courant si vous avez une piste, en déposant un message ici.
A votre santé !
JM Dupuis
Après toute une vie de travail, Guy Belmon et sa femme ont vu soudain la pauvreté leur tomber dessus. Comme la mauvaise grippe.
Parce qu’on a beau, dans les journaux, à la télévision, nous répéter tous les jours que le coût de la vie n’augmente pas, il doit bien y avoir quelque chose quelque part qui diminue…
Toujours est-il qu’à 80 ans, notre couple de retraité s’est brusquement retrouvé « trop court » pour payer le loyer qu’il avait jusqu’alors toujours honoré.
Dans cette situation, d’autres auraient demandé des aides, seraient passés à la mairie, auraient pris rendez-vous avec l’assistante sociale, beaucoup auraient tendu la main, mais Guy, lui, avait autre chose en tête.
Je suis vieux mais pas manchot, je peux encore me débrouiller tout seul, s’est-il dit, les yeux en l’air comme un vieux paysan obstiné scrutant le ciel pour anticiper le mauvais sort. Et voici ce qu’il a fait.
Sur un bout de terrain qu’il possède dans un bois de Charente-Maritime, à Cercoux, Guy décharge de grandes planches, des pieux et des poutres, et se met à construire une cabane !
Attention, pas une bicoque branlante entre deux buissons, non, une belle cabane qui a de l’allure, une sorte de yourte de nomade, toute ronde, en beau bois bien solide. Ce sera son logement.
Au revoir loyer à payer pour un bout de logis en fond de cour, bonjour le palais d’ermite trônant au milieu des oiseaux et des écureuils.
Bientôt, il y a devant la cabane de grands baquets avec des fleurs. Une citerne pour l’eau, un petit panneau solaire pour le courant. Sans oublier, bien sûr, un potager bien tenu.
Et le mieux de tout, c’est que l’ensemble est parfaitement intégré au bois qui l’entoure, sans rien qui tache, salisse ou encore moins pollue.
Bref, le vieux monsieur Belmon est à l’avant-garde, pas un écologiste de salon, un écologiste de plein air, pour de vrai.
Inutile de dire que M. et Mme Belmon, maintenant installés chez eux dans leur bout de paradis, ne nuisent à personne, ne gênent personne, n’enlaidissent pas la nature ni ne dérangent les oiseaux, les écureuils, et pas même les papillons.
Si un ver de terre, une araignée, ou quelconque habitant des bois s’estime gêné par cette installation, qu’il écrive à Dame Nature, nous publierons bien sûr sa version des faits !
Mais comme dans les contes d’autrefois, le danger rôde. Quelqu’un est-il allé se plaindre ? On ne sait quel envieux ? Non, non. C’est juste une question de règlement. Figurez-vous que le petit bois de Guy Belmon se trouve être, dans une zone “naturelle”, donc inconstructible.
Bon, ce n’est pas forcément une catastrophe, une zone protégée n’est pas nécessairement incompatible avec la présence d’un brave ermite respectueux comme Guy. C’est juste, comme dirait l’administration fiscale, une question d’interprétation.
Mais pour les autorités locales, à commencer par le maire de la commune, la présence du vieux couple est un insupportable scandale, une insulte à la face de la République. Hors d’ici, scélérats !
Le vieux bâtisseur de cabane est conduit sur-le-champ à la gendarmerie pour y répondre de son crime.
– Je voulais juste m’en sortir sans rien demander à personne, explique-t-il, je laisse ma part d’entraide à plus malheureux que moi.
Autant dire que Guy aggrave son cas. S’en sortir tout seul comme un grand, mais de quoi je me mêle ?
Qui te rend si hardi, vieil homme, pour contester notre belle et sainte réglementation, qui persécute le jardinier et le petit potager, et laisse en paix les puissants bâtisseurs de hangars hideux ou de ronds-points en pleine campagne ?
C’est qu’ils ont leurs permis de saccager en règle, eux ! C’est qu’il agissent au nom du « progrès ».
La sentence de la mairie est sans appel : “L’intérêt d’un particulier quel qu’il soit ne prime pas sur la collectivité. La construction a été faite en toute illégalité et n’a donc pas lieu d’exister.”
Oui mais… l’affaire passe mal dans la région.
La presse locale s’émeut, les citoyens lancent deux pétitions de soutien au vieux Guy et à sa petite maison parfaitement écologique.
Et quand viendront les bulldozers pour détruire sans état d’âme le rêve d’un vieil homme, il pourrait bien y avoir du monde pour leur barrer le passage.
Parce que les lois du coeur, qui rapprochent les hommes, valent mieux que les réglementations qui les dressent les uns contre les autres.
(Article paru dans La Pharmacie Secrète de Dame Nature, octobre 2017, et reproduit avec leur aimable autorisation ; cliquez-ici pour en savoir plus).
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Je connais une personne qui habite dans la région de Cercoux. Je lui ai demandé de se renseigner. On lui a dit que la municipalité a été obligée, selon la loi, d’établir un décret d’expropriation, mais que ce papier peut être rangé dans un tiroir … Pour le moment, M. et Mme Belmon ne sont pas inquiétés et peuvent continuer à vivre dans leur maison au milieu de la forêt.
Jolie histoire si la Mairie ne les expulse pas d’un terrain qui leur appartient en fin de compte!
Etre libre serait-il donc impossible ? On aurait voulu croire le contraire. Tout devient bien difficile…
Mais on veut croire en une solution encore possible. Merci pour lui.
liberté – égalité- fraternité qu’ils osent nous inscrire outrageusement au dessus de nos mairies !
et on se permet de “juger” les dictatures des pays voisins !
balayez devants vos portes svp
S’il n’y avait que cela de révoltant !!!… Nous sommes tous des vaches à traire du matin au soir… pas un simple achat possible qui ne soit bourré de taxes… l'(E)tat et ses administrations est le plus grand des voleurs… et le premier héritier de ce que quelqu’un lègue, rescapé du FISC, en mourant. En 1975 un “étudiant” de mon environnement, pas même doté d’un DEUG postula pour être fonctionnaire au FISC… quelle vocation à un moment ou le chômage n’était pas ce qu’il est devenu !!!… moins d’un an après il affirmait, sourire cynique aux lèvres : “de toutes… Lire la suite »
Il existe des procédures de régularisation des constructions illicites merci monsieur le Député Masson. Il y a des pistes, je crois qu’il
lui suffit de justifier d’une activité liée à la forêt et ou espaces naturels comme faire des visites de son potager etc … avez vous creusé la question ?
partir du texte urbanisme. je veux bien regarder pour vous .
Bonsoir,
Je viens de lire l’histoire de Guy.
Je suis architecte et je propose une solution : déposer un permis de construire.
Merci de me tenir informé.
P. Hurpin