J’ai eu les larmes aux yeux en apprenant la nouvelle.
Un herbier français historique, vieux de 230 ans, appartenant au Muséum national d’histoire naturelle a été saisi et détruit par les services des douanes d’Australie au nom de la « biosécurité » [1].
Un herbier français historique, vieux de 230 ans, appartenant au Muséum national d’histoire naturelle a été incinéré par les services des douanes d’Australie au nom de la « biosécurité ».
Cet herbier avait été prêté par les scientifiques français à leurs confrères de l’herbarium de Brisbane dans l’État du Queensland (Australie).
Après de longues procédures administratives, l’autorisation fut accordée. L’herbier français partit pour l’Australie au mois de mars 2017 avec les précautions d’usage pour ce trésor du patrimoine mondial.
Mais voilà qu’en arrivant sur place, « il manquait des documents de quarantaine pour passer la douane [2] ».
Ces exigences ne concernent pas les plantes rares du XIXe siècle. Elles ont été conçues pour éviter l’introduction de microbes et de parasites dangereux pour l’environnement et l’agriculture d’Australie, dans le cadre du commerce international des fruits tropicaux et des animaux vivants !
Qu’à cela ne tienne, « le règlement, c’est le règlement ».
Les douaniers estiment que les « papiers ne sont pas en règle ». Ils procèdent sur le champ à l’incinération. Ces spécimens irremplaçables de plantes sont réduits en cendre.
« C’est une perte irréparable », a expliqué Michel Guiraud, directeur des collections du Muséum [3].
« On a détruit les indices de la biodiversité d’il y a deux cents ans, lesquels sont importants quand on veut étudier les changements climatiques. »
Les douanes australiennes n’en sont pas à leur coup d’essai.
Elles ont détruit récemment, pour les mêmes raisons absurdes, un herbier contenant de très vieux spécimens récoltés il y a cent cinquante ans sur les sommets de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le long de la côte australienne. Des plantes rarissimes qui n’existent plus aujourd’hui [4].
Ces plantes étaient d’une importance cruciale dans une zone de la planète particulièrement concernée par le changement climatique. C’est là, notamment, que se trouve la Grande Barrière de corail, d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité.
Bien loin de présenter ses excuses, le ministère australien de l’Agriculture et des Ressources en eau a déploré un « événement profondément regrettable », mais s’est empressé d’ajouter qu’il y avait une « responsabilité partagée », car les botanistes français auraient dû « se soumettre aux conditions d’importation [5] » !
Autrement dit, nos chercheurs du Muséum d’histoire naturelle sont supposés connaître la réglementation australienne en matière d’importation de fruits et légumes, et ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes si leur herbier a été détruit par les douaniers !
Devant l’absence de protestation de la part de nos représentants politiques, j’ai créé une page pour manifester directement notre indignation auprès des autorités australiennes.
Nous en avons assez de cette indifférence, de ce mépris pour les plantes qui, rappelons-le, fournissent à l’humanité depuis la nuit des temps son alimentation et ses médicaments (naturels).
Derrière ces gestes insensés, gravissimes et répétés de destruction, il y a évidemment une ignorance profonde, une peur même des plantes.
Cette peur est entretenue par les autorités, qui ne cessent de chercher à jeter le discrédit sur les plantes médicinales.
Rappelons que, dans la France de 2017 :
Les derniers herboristes en France en activité sont d’ailleurs régulièrement persécutés :
L’herboristerie est devenue une profession de kamikaze.
Au moindre prétexte, les stocks sont mis sous scellés. On inflige des amendes aux herboristes, qui doivent en plus s’attendre chaque matin à voir la brigade des fraudes débarquer chez eux et les obliger à détruire leur production.
La moindre mention absente ou excessive sur vos étiquettes, et vous êtes passible de poursuites.
Ce harcèlement est évidemment la cause du recul de la connaissance et de l’usage des plantes médicinales. Avec ce recul, l’ignorance et les peurs montent, et c’est ainsi qu’on en arrive à des catastrophes comme celle commise par ces douaniers qui ont évidemment « cru bien faire » en jetant au feu ces herbiers inestimables.
Nous en avons assez de ce mépris qui déjà fait trop de mal à l’humanité et à la planète.
Joignez votre voix à la mienne pour exprimer votre volonté de défendre les plantes médicinales, en cosignant la lettre que j’adresse au ministère australien de l’Agriculture et des Ressources en eau.
Nos contemporains sont mobilisés par toutes sortes de causes humanitaires, politiques, économiques ou sociales valables.
Mais restaurer le lien entre l’humanité et les plantes est le fondement de tout le reste.
Participez à cette prise de conscience. Aidez-moi à rappeler que le monde végétal est à l’origine de tout. Nos enfants ne doivent pas finir, comme dans Wall-e, avec la dernière plante du monde ayant poussé dans une vieille chaussure.
Le film Wall-e raconte l’histoire d’un robot qui sauve une jeune pousse dans un monde qui a perdu tout lien avec la nature. Agissons avant qu’il ne soit trop tard !
Bien à vous,
Jean-Marc Dupuis
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Monsieur le Ministre,
Un herbier français vieux de 230 ans vient d’être détruit volontairement par les services des douanes d’Australie. Il avait été envoyé par des chercheurs français du Muséum national d’histoire naturelle à leurs confrères de l’herbarium de Brisbane.
Un événement similaire s’est produit avec un herbier ancien contenant des plantes rarissimes et parfois disparues récoltées en Papouasie-Nouvelle-Guinée et le long de la côte australienne il y a 150 ans.
Dans les deux cas, cette destruction a été opérée au nom de la réglementation sur les importations de fruits et légumes.
Informé de la situation, vous avez déclaré en substance que les « responsabilités étaient partagées » et que les botanistes français qui avaient expédié cet herbier n’avaient qu’à « se conformer à la réglementation » comme tout le monde.
En tant qu’être humain et en tant que personne connaissant les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la nature, je tiens à vous exprimer mon profond étonnement devant une telle absence manifeste de prise de conscience.
Les spécimens anciens de plantes sont des témoins irremplaçables des conditions climatiques d’autrefois, permettant de mieux comprendre les évolutions actuelles et futures, ce qui est de la plus grande importance pour notre avenir collectif.
Plusieurs de ces spécimens de plantes appartenaient à des espèces aujourd’hui disparues que rien ni personne ne pourra désormais restaurer.
Une réaction appropriée aurait été de déplorer l’ignorance du monde végétal et de la valeur de ces documents historiques irremplaçables que sont les herbiers, de présenter les excuses officielles des autorités australiennes aux chercheurs français et, à tout le moins, de tout mettre en œuvre pour que ces catastrophes ne se produisent plus jamais.
Je vous le demande au nom de toute l’humanité, et au nom des générations futures.
En espérant que vous tiendrez compte de notre requête, je vous prie d’agréer, monsieur le Ministre, l’expression de ma plus haute considération.
A 230-year-old French herbarium has been deliberately destroyed by the Australian Customs Service. This herbarium had been sent by French researchers from the National Museum of Natural History to their colleagues of the Brisbane Herbarium.
A similar event occurred with an ancient herbarium containing rare and sometimes extinct plants from Papua-New-Guinea and harvested along the Australian coast 150 years ago.
In both cases, this was done in accordance to australian regulations fruit and vegetables imports.
Informed of the situation, you stated in essence that “responsibilities were shared”, and that the French botanical researchers who had sent this herbarium had to “comply with the regulations” like everyone else.
As a human being and as a conscious citizen aware of the threat on Nature, I would like to express my profound astonishment at this obvious lack of awareness.
Ancient plant specimens are irreplaceable witnesses to the climatic conditions of the past, enabling us to better understand the current and future evolutions, which are of the greatest importance for our collective future.
Many of these plant specimens belonged to species that have now disappeared and that nothing and no one can save.
An appropriate reaction would have been to deplore the ignorance of the vegetable world and the value of these irreplaceable historical documents, such as herbaria, to present the official apology of the Australian authorities to French researchers, and to take all measures necessary to make sure those disasters never happen again.
I ask you this in the name of all mankind, and in the name of future generations.
In the hope that you will take our request into account, I have the honor to present you the assurance of my highest consideration.
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Faut peut-être aussi arrêter d’être con et ne plus rien leur prêter ni envoyer, tout simplement. Vu leur niveau, il ne fallait pas le faire. Donc quand on connait ce risque, on ne le prend pas.
Le pire est que l’état français, je suis certain, n’a demandé aucun dommage et intérêts à l’Australie qui elle ne se serait pas privée de le faire. Les médias, là, ont brillé par leur absence, mais on a l’habitude.
Merci de vos conseils et informations vitales et vivables.ces criminels de plantes doivent être poursuivis et punis
ainsi que les criminels qui ont détruits et qui détruisent encore la phones et la flore du Rwanda et la République Démocratique du Congo pour motif de s’emparer et conserver le pouvoir et les richesses naturelles
Je pense que certains pays doivent être banni pour leurs réglementation trop stricte, c’est alors à leurs chercheurs de se déplacer…
compte tenue du comportement des services Australien avec les passagers (pulvérisation de solutions antiseptiques ) il est évident qu’ils ont une peur maladive !!!il faut bien se renseigner. Les animaux subissent le même sort!!!Bravo à nos chercheurs!!!!!
Qui sont ces gens qui organise ce genre d’opérations complètement inconsciente? même Robinson n’utilisait jamais la totalité de ses semences. si le patrimoine de de l’humanité est entre leurs mains nous devons en effet être très inquiet pour sa préservation.
Compte tenue des antécédents le plus sage aurait été de ne pas envoyer cet herbier !!!!!
Je pense que nous sommes irresponsables d’envoyer nos documents ,les photocopies seront suffisantes .