Les êtres humains, on le sait, étaient à l’origine “chasseurs-cueilleurs”.
Sans congélateurs ni conserves, nous connaissions si bien les plantes que nous parvenions à nous en nourrir toute l’année.
Dès le plus jeune âge, les enfants participaient aux cueillettes. Il nous en reste des traces si j’en juge par la rapidité avec laquelle leurs petits doigts cueillent les fraises, les cerises, les groseilles, mûres et myrtilles, dans mon jardin…
Nous mangions des fruits, des racines, des feuilles, certaines plantes entières mais aussi… des fleurs.
Aujourd’hui en Europe, nous avons l’habitude de faire des beignets de fleur de courgette, de manger de la confiture de pétale de rose, des bonbons à la violette et de parfumer les pâtisseries à l’eau de fleur d’oranger (mais on peut aussi utiliser la fleur de pommier ou de cerisier).
Nous utilisons de nombreuses fleurs pour nous soigner (millepertuis, passiflore, fleur de tilleul) et savons utiliser les fleurs de safran, ou plus exactement leur pistille pour parfumer et colorer les plats en jaune-orangé.
Certaines personnes connaissent le goût poivré et délicieusement piquant des fleurs de capucine et en agrémentent leurs salades :
Les fleurs de bourrache et de bégonia, également visibles dans le saladier ci-dessus, reviennent à la mode elles-aussi dans la cuisine gastronomique, tout comme les pensées et l’œillet.
Nous pouvons manger des pâquerettes, qui ont un léger goût de mâche et peuvent être ciselées en salade.
Les personnes qui ont l’estomac fragile savent qu’elles peuvent manger des fleurs d’ail, ou d’ail des ours, plus digestes mais aussi plus douces et sucrées que l’ail classique. Les fleurs de poireau, dans le même genre, tout comme celle de l’oignon ou de la laitue, concentre le goût de la plante. On peut les utiliser pour retrouver un goût similaire, avec un côté décoratif en plus !
De même, nous mangeons des artichauts, qui sont en fait des boutons de fleur d’une espèce de gros chardon :
En Thaïlande, on mange une délicieuse salade de fleurs de bananier, qui ressemblent un peu, par leur aspect mais non par leur goût, à nos artichauts :
Les Chinois utilisaient déjà des fleurs dans leur cuisine et en médecine en -3000 av. J.-C. Aujourd’hui encore les boutons de lotus séchés sont utilisés dans la soupe.
En médecine traditionnelle chinoise, ils sont utilisés contre l’insomnie, l’anxiété et la toux.
Et je voudrais m’attarder un petit peu sur cette plante extraordinaire.
Tout est mangeable dans le lotus :
Les tubercules (racines) se sèchent et peuvent être bouillis. On les mange avec du vinaigre et de la sauce soja.
Les jeunes feuilles se cuisent, les graines se consomment fraîches, confites ou rôties comme collation ou cuites comme supplément de soupe.
Les fleurs se cuisinent en beignets.
La fleur de lotus était sacrée en Egypte et dans les religions bouddhiste et hindouiste.
On la retrouve dans les temples, les représentations des divinités, jusque dans les positions de méditation : la position du lotus, les genoux repliés en tailleur masquant les pieds et imitant des pétales de lotus.
La fleur de lotus symbolise la pureté du corps et de l’esprit, la beauté, la virginité, la fertilité, l’élévation et l’immortalité.
Pourquoi ? Parce que les racines du lotus plongent sous l’eau, dans les étangs sombres et boueux, pour aller chercher une énergie qui lui permet de donner des fleurs qui émergent de l’eau, toujours impeccables, grâce à la pruine hydrofuge qui protège leurs pétales.
Elles demeurent insensibles à la boue et à la vase, ce qui leur a valu cette symbolique de pureté et de virginité. Contrairement au nénuphar, qui reste à la surface, les fleurs de lotus s’épanouissent plusieurs dizaines de centimètres au-dessus de la surface de l’eau, d’où ce symbole d’élévation.
Le psychologue C.G. Jung faisait remarquer que ce mouvement était celui de l’Homme à la découverte de son âme : pour se connaître soi-même, l’Homme doit d’abord plonger dans les abîmes obscurs de son inconscient, que Jung appelait l’ombre, autrement dit toutes les choses terribles qui habitent en nous et que nous n’osons pas voir. C’est là que nous trouvons la solution à nos problèmes, aux blocages qui nous empêchent d’avancer, la clé de notre épanouissement.
Mais revenons à des choses plus terrestres. Je vous ai dit que le lotus se mangeait. Eh bien, voici donc une délicieuse recette froide de racine de lotus, issue du site “Le jardin de ma grand-mère” [1]:
Ingrédients : une racine de lotus, un filet d’huile de sésame pimentée, sel, sucre, vinaigre de riz blanc, poivre de Sichuan, sauce soja.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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Bonne nouvelle information complémentaire pour moi. J’aime beaucoup les fleurs. mais je ne savais pas qu’elles étaient consommables. J’en de toutes sortes dans ma maison. Sauf nénuphar et Lotus.
Merci pour votre précieux travail. Que Dieu vous protège.
bonjour il y a un bon restaurant à Antibes où on peut gouter des fleurs, j’avoue j’aime bien leurs plats mais pas les fleurs !
Merci, j’ai appris quelque chose ! :o)
Dans le Midi de la France, un grand classique : les beignets de fleurs d’acacia.
Merci pour ces excellentes recettes si bien illustrées!