Compenser ses excès alimentaires en faisant du sport, c’est impossible.
Notre corps est une machine ultra efficace, ne consommant qu’une énergie dérisoire pour bouger et faire des efforts physiques. Les voitures hybrides, les Prius, et même les Tesla, à côté, c’est de la gnognotte [1].
Avez-vous déjà pratiqué l’aviron, cher lecteur ?
Accroupi dans un bateau minuscule, vous devez pousser avec vos jambes puis tirer avec vos bras comme un fou pour ramener vers vous une (ou deux) énormes rames, tel un condamné aux galères. C’est un noble sport, la sensation de glisse peut être jubilatoire, mais c’est épuisant.
À la fin d’une course qui ne dure que quelques minutes, il n’est pas rare de voir les rameurs vomir toutes leurs entrailles (cela m’est arrivé personnellement !). Leurs muscles sont vidés, leurs membres tremblants, leur souffle court, leurs mains sanglantes, la sueur dégoulinante.
Et pourtant, savez-vous combien de calories il est possible de brûler en une heure entière d’aviron intensif, une prouesse sportive dont peu sont capables ? Selon votre poids (plus on est lourd, plus on consomme de calories), de 550 à 650 calories seulement, l’équivalent d’un simple… cheeseburger.
Mais il y a pire (bien pire) !
Toute la presse en a parlé ces derniers jours [2]. Selon une étude anglaise qui vient de sortir [3] :
Et si vous souhaitez perdre 1 kilogramme de graisse corporelle, il vous faudra brûler… 8000 calories.
Je vous laisse faire le calcul. Cela représente, au choix :
Cela bien sûr sans manger quoi que ce soit, sinon vous rattrapez directement les calories brûlées.
Vous avez compris le principe :
Autant la nourriture apporte facilement des calories, autant l’activité physique en consomme peu.
Car que représente un simple plat préparé aussi petit et peu nourrissant que, par exemple, une aiguillette de poulet sauce moutarde de marque Marie (portion individuelle) ?
Boum, 490 calories.
Un minipaquet de 100 g de cacahuètes grillées salées ?
Re-boum, 630 calories !
Une toute petite barre de chocolat Côte d’Or, à peine de quoi combler le creux de 10 heures…
BOUM : 125 calories !!
Tout cela peut sembler désespérant mais il faut voir le bon côté des choses.
Nous avons été conçus pour exploiter au mieux les ressources alimentaires de la nature. Survivre le plus longtemps possible, avec le moins possible, en milieu hostile… Quelques baies, une racine, un insecte, une limace, un mollusque par ci par là tandis que bat la pluie et souffle le blizzard.
Être capable de courser pendant des heures des animaux, à travers les ravins et les monts, jusqu’à ce que ceux-ci tombent d’épuisement et se laissent attraper.
Porter sur notre dos des enfants, des tentes, et tout le matériel nécessaire à la vie nomade, à l’époque où Décathlon n’existait pas, ni les nouveaux textiles ultralégers. De pesantes peaux, fourrures, et lourds morceaux de bois, des pierres même, taillées comme armes et comme outils.
La conséquence, évidemment, est que le confort moderne, les métiers de bureau, et bien sûr la nourriture surabondante font grossir nombre d’entre nous. Le surpoids et l’obésité apportent leur cortège de complications, à commencer par le diabète et l’arthrose.
La solution prioritaire et quasiment unique : manger moins. Faire de l’exercice physique reste évidemment vivement conseillé, pour ne pas dire obligatoire, mais il ne faut pas se faire d’illusions. Dans cette démarche, diminuer la nourriture et surtout les boissons sucrées et alcoolisées jouera à 80-90 %, le sport à 10-20 % maximum.
Evidemment, ce n’est pas facile de se priver de nourriture, c’est même presque impossible car la nourriture nous tient en vie physiquement et affectivement.
En effet, bien souvent nous mangeons parce que le monde est dur et que manger est un moyen simple et immédiat de se procurer un petit plaisir.
« Je me sens mal, mais avec ce paquet de chips au goût irrésistible ça ira mieux, au moins le temps que je le mange. »
« Je suis malheureux mais avec une bonne cuillère de Nutella dans la bouche, ça va passer un instant. »
« Je suis stressé, je me fourre un bonbon dans la bouche. »
« Je m’ennuie, je vais voir s’il n’y a pas quelque chose de bon à grignoter. »
Etc, etc.
Dans ces conditions, se fixer simplement comme but de manger moins de calories ne mène à rien. La tentation sera toujours plus forte.
Pour attaquer le mal à la racine, il faut réorganiser sa vie, sur un plan pratique et concret, pour se sentir mieux, plus heureux, plus détendu, moins s’ennuyer, moins angoisser.
C’est alors que le « problème » de la nourriture n’en est plus un. À partir du moment où l’on n’a plus besoin de la béquille de la nourriture pour affronter la vie, il devient plus facile de ne manger que ce dont notre corps a réellement besoin pour fonctionner. Et manger redeviendra en prime un vrai plaisir, parce que cela ne sera plus associé à une notion de culpabilité.
Les fidèles lecteurs de Santé Nature Innovation connaissent mes « recettes », qui n’ont rien de miraculeux malheureusement.
C’est toute une réflexion sur « pourquoi je vis » et « pour quoi je vis » qu’il faut mener. Reprendre, parfois à zéro, des mauvais choix professionnels, éducatifs, conjugaux, familiaux, qui ont été faits.
Déménager dans un endroit plus calme, plus ensoleillé, moins pollué. Changer de métier au risque de gagner moins dans un premier temps. Mais si vous trouvez un métier qui vous rend plus heureux, il est aussi probable que vous aurez plus de succès et que la rémunération suivra. S’occuper mieux, et autrement, de son conjoint, de ses enfants. Prendre plus de temps pour ses amis, ses voisins…
Et peu à peu, au fur et à mesure que la vie « reprend son sens », insensiblement, on se met à manger moins, plus sain et, miraculeusement, on se rapproche de son poids normal…
C’est du moins ce qu’on peut espérer, ce que je souhaite, du fond du cœur, à toutes les personnes qui ont un problème avec la nourriture, même si je sais, encore une fois, qu’il n’existe malheureusement pas de recette miracle.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
Sources de cet article :
Les étonnants bienfaits d’un filet d’huile de lin sur votre salade La civilisation gréco-romaine s’est bâtie sur l’olivier, autour...
Pourquoi 98 % des régimes échouent En 1959 déjà, des recherches ont montré que 95 à 98 % des tentatives pour perdre du poids échou...
« Mangez au petit-déjeuner comme un roi, déjeunez comme un prince, et dînez comme un pauvre. » Cette célèbre formule vient de la n...
Mais…hein?? A tous ceux qui pourront lire mon commentaire!!! Surtout ne faites pas ce qu’il est écrit dans cet article… ou faites l’opposé! Les calories ne comptent pas du tout, ce sont les nutriments dont votre corps a besoin qu’il faut privilégier, en quantité raisonnable si possible. Quant au sport, c’est excellent pour la santé, et pour le poids : Un être humains est sensé consommer entre 1800 et 2000 calories par jour en moyenne (parfois plus, parfois moins) donc 650 kcal c’est énorme!!! De plus, le sport a énormément d’autres effets bénéfiques tels que habituer le corps à puiser… Lire la suite »
ou comment dire une chose et son contraire bien sur que on peut perdre des kilocalories (parce que des calories c est pas beaucoup hein, on consomme 1700 kcal par jour et pas calories) , sauf que faut bien sur en plus une alimentation equilibree mais oui si on mange un donut et qu on va courir 2h30 a fond apres ya aucun probleme
Oui, il faut avoir une vision de l’alimentation plus globale en effet.
Pour ma part, j’évite d’entrer dans un supermarché. J’essaie d’acheter bio, ainsi ma nourriture, plus chère (mais pas toujours) est plus précieuse, donc je la savoure plus et la gaspille moins. Le prix du bio est un faux problème car les fruits et légumes bio ont une meilleure densité en matière de saveur, on en mange donc moins pour savourer.
Vous connaissez certainement le dr Al Sears. Meilleur dr anti-âge?? C’est très intéressant, mais il faut lire et comprendre l’anglais! Et si on sait c’est si facile! Je retourne a mes 40 ans!!! J’ai ………’. Ans B.P.
D’après une étude, les calories seules contribuent à augmenter la graisse dans le corps contrairement aux protéines qui contribuent à modifier la dépense d’énergie et la masse maigre, mais n’augmentent pas la graisse du corps
Entièrement d’accord. Manger est un plaisir, quand on va à l’essentiel. Se sustenter au quotidien, légèrement, permet de ce fait les écarts obligés des réunions familiales. je suis géologue et travaille en montagne. Marche, portage, on réduit le poids au minimum. Il m’est arrivé de rester cinq jours sans manger, juste en buvant, avec 700 à 1000 m de dénivelé dans la journée. Aucun problème. Et un bien-être absolu à l’arrivée. Le corps est bien conçu, apprenons à le connaître mieux. Merci de nous indiquer cette voie, tellement simple, du mieux manger.