Chère lectrice, cher lecteur,
Ceci est la suite de ma lettre de dimanche au sujet du gaspillage des médicaments. Nous allons parler aujourd’hui des antibiotiques et du mythe selon lequel les cures sont toujours à suivre jusqu’au bout.
Vous avez entendu ce slogan depuis votre enfance : si vous prenez des antibiotiques, n’arrêtez pas le traitement avant d’avoir terminé votre boîte, même si vous vous sentez mieux.
L’argument de cette consigne a toujours été qu’arrêter le traitement pouvait favoriser l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques. Les campagnes d’information destinées à convaincre le public de suivre leur traitement antibiotique correctement insistent sur ce message depuis des décennies.
Le résultat est une intense pression mise sur les médecins par les patients eux-mêmes, surtout les parents de jeunes enfants, qui veulent absolument des cures d’antibiotiques, y compris lorsqu’on est manifestement face à une infection virale, type rhume ou grippe.
Au bout du compte, non seulement les antibiotiques sont trop prescrits (on estime qu’un tiers des prescriptions concernent des maladies non bactériennes, contre lesquelles ils ne peuvent rien), mais les patients se font un devoir de prendre leur cure jusqu’au bout, ou de l’administrer à leurs enfants, alors que ce n’est pas forcément utile.
En effet, selon un nombre croissant d’experts, cette habitude contribuerait au contraire à augmenter la résistance aux antibiotiques.
Le raisonnement est simple : plus les bactéries sont exposées aux antibiotiques, plus elles ont de chance de développer une résistance.
Prendre le médicament alors que vous n’êtes plus malade va simplement donner aux hordes de bactéries qui se trouvent sur et dans votre corps, une possibilité supplémentaire d’apprendre à se protéger contre lui, de sorte que la prochaine fois que vous attrapez une infection, l’antibiotique ne fonctionnera peut-être plus.
C’est le point de vue d’un spécialiste des maladies infectieuses, le Dr Louis Rice, président de la Faculté de Médecine de l’Université Brown aux Etats-Unis. Selon lui, le raisonnement traditionnel des médecins « n’a jamais eu aucun sens. Il n’en a toujours pas aujourd’hui ».
Pour comprendre d’où vient cette idée qu’il faut prendre les antibiotiques jusqu’à la fin du traitement prévu, même quand les symptômes ont disparu, il faut remonter aux années 1930 et 40, quand furent inventés les premiers antibiotiques : sulfamidés puis pénicilline.
A l’époque, les médecins étaient traumatisés par leur impuissance face à leurs patients qui décédaient en masse de maladies infectieuses, sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit.
La découverte des antibiotiques fut un soulagement immense pour eux.
Du jour au lendemain, ils devinrent capables de soigner des myriades de maladies mortelles. C’est de cette époque que date la notion de « pilule miracle ». Vous êtes malade, vous avalez une pilule et, hop, vous êtes guéri.
Lorsque les antibiotiques furent pour la première fois mis à disposition des médecins, dans les années 1930 (sulfamidés) et 40 (pénicilline), ils furent stupéfaits de leur capacité nouvelle à traiter des maladies mortelles.
Ce furent d’abord l’érysipèle (infection de la peau à streptocoque, souvent mortelle) et la fièvre puerpérale (fièvre des femmes accouchées, souvent mortelle aussi), puis rapidement ensuite la terrible tuberculose grâce à la streptomycine (1947).
Mais ce n’était que le début d’une longue marche triomphale dans le combat contre les maladies infectieuses.
De nouveaux antibiotiques apparaissaient chaque année. Les médecins devenaient capables d’anéantir une maladie après l’autre, à tel point que certains imaginèrent que les maladies seraient bientôt toutes vaincues.
La question de la résistance aux antibiotiques ne se posait absolument pas. La priorité des médecins était au contraire de donner à leurs patients les doses les plus fortes possibles pour éradiquer au mieux les bactéries dangereuses.
Ils n’hésitaient donc pas à donner quinze jours de traitement là où 10, 5 ou même 3 auraient suffi.
L’habitude s’est prise de considérer que « plus = mieux ».
De son côté, l’industrie pharmaceutique, qui finançait, et finance toujours, l’essentiel de la recherche médicale, s’est montrée peu impatiente de rechercher la dose minimale d’antibiotiques à prendre. Après tout, si les patients avaient besoin de beaucoup de médicaments, c’était meilleur pour son chiffre d’affaires.
Argument supplémentaire en faveur de l’usage d’antibiotiques à tout-va : on ne connaissait pas à l’époque l’importance vitale de la flore microbienne, ces micro-organismes invisibles qui nous entourent, protègent nos muqueuses, et peuplent nos voies intestinales.
On ne savait pas que les bactéries qui sont dans notre gros intestin (côlon), ont un rôle protecteur essentiel, qu’elles complètent la digestion, qu’elles nous permettent d’assimiler certains nutriments essentiels, qu’elles sont le siège de 80 % de notre immunité.
Les « microbes » étaient vus comme au mieux inoffensifs, au pire comme dangereux.
Personne ne s’inquiétait de les détruire car on ne soupçonnait pas qu’ils puissent être bons pour la santé, comme on le sait aujourd’hui ! [1]
Aujourd’hui, la grande inquiétude de la médecine est le recul dramatique de l’efficacité des antibiotiques.
Ce recul est d’autant plus générateur d’angoisse que la recherche s’est tarie : toutes les souches de levures et champignons connues ont été analysées (c’était là qu’on a découvert la plupart des antibiotiques). Depuis bientôt 30 ans, on ne découvre pratiquement plus de nouveaux antibiotiques, les nouvelles spécialités qui arrivent sur le marché ne sont que des antibiotiques anciens artificiellement modifiés et reconditionnés.
Ce problème est de très mauvais augure pour l’avenir :
Les spécialistes s’inquiètent du fait que les grosses opérations comme la chirurgie à cœur ouvert ou la prothèse de la hanche pourraient bientôt être compromises tant le risque d’infection (mortelle et incurable) sera élevé.
L’Organisation Mondiale de la Santé annonce que les opérations mineures pourraient bientôt devenir dangereuses elles-aussi, mettant à bas des décennies de progrès chirurgical.
Nous reviendrions pratiquement à l’époque napoléonienne, où blessure ouverte ou acte chirurgical étaient synonymes de mort par infection la plupart du temps.
La priorité est aujourd’hui de retarder cette échéance par tous les moyens.
Or, le conseil de prendre des antibiotiques jusqu’au bout va vraiment dans le mauvais sens.
La mort commence dans le côlon, mais la guérison peut débuter dans l’assiette. Découvrez ici les recettes de cuisine bonnes pour la santé qui vous aideront à prévenir au quotidien les pires maladies et à prolonger votre espérance de vie en bonne santé.
Concernant le fait que le risque de rechute est plus élevé si vous interrompez votre traitement :
Concernant le fait que prendre les antibiotiques jusqu’au bout réduit le risque de développement de souches résistantes, cela est faux également :
L’Organisation Mondiale de la Santé a publié cette année un document qui prend parti (dans mon sens) sur ce sujet. Je vous le reproduis in extenso (ma traduction) :
« Les campagnes d’information sur les antibiotiques incluent souvent le message qu’il est important de finir le traitement prescrit pour empêcher le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. Cependant, ce conseil n’est pas directement lié à la lutte contre l’anti-biorésistance. L’objectif de continuer le traitement au-delà de la disparition des symptômes est d’empêcher les rechutes plutôt que de prévenir les résistances. Parce que le taux de résistance aux antibiotiques tend à augmenter avec la quantité d’antibiotiques utilisée, la règle générale pourrait être : plus court est le traitement, moindre est le risque d’émergence d’une résistance aux antibiotiques. Les traitements antibiotiques plus courts réduisent le risque pour les bactéries de devenir résistantes, et réduisent les effets secondaires néfastes. Chez les personnes qui sont par ailleurs en bonne santé, réduire significativement les symptômes sans pour autant éliminer totalement la bactérie causant l’infection peut permettre aux défenses naturelles du corps de prendre le relais et d’éliminer celles qui restent. Il existe certaines circonstances où il est nécessaire d’éliminer toutes les bactéries, lorsque les défenses naturelles du patient sont affaiblies pour toute raison, ou lorsque l’infection se situe dans une zone peu accessible aux antibiotiques et aux globules blancs, ainsi que lorsque les bactéries sont à croissance lente (comme dans la tuberculose).
Mais bien souvent on peut soutenir le point de vue qu’il faille arrêter un traitement aux antibiotiques immédiatement après que l’infection bactérienne ait été exclue ou qu’elle est improbable (par exemple en cas d’infections virale des voies respiratoires) ; ou quand les signes et symptômes d’une infection de faible gravité ont disparu.
Aujourd’hui, les Autorités de Santé sont extrêmement ennuyées.
Elles ne prendront bien sûr pas de sitôt la décision de dire aux gens d’arrêter les traitements antibiotiques dès qu’ils se sentent mieux.
Ce serait trop dangereux. Surtout, un tel virage à 180° entamerait encore le peu de crédit qu’elles ont dans l’opinion publique.
Le jour où elles oseront aborder le sujet publiquement, elles adopteront probablement la voie intermédiaire : « N’arrêtez jamais votre traitement aux antibiotiques… à moins que votre médecin traitant ne vous le conseille. »
Ce qui sera un moyen pratique de se débarrasser de la patate chaude sur les médecins.
Médecins dont on peut supposer d’ailleurs que beaucoup préféreront… ne pas prendre de « risque » et conseilleront plutôt à leurs patients de continuer comme avant…
Bref, ce n’est pas demain que des mesures vigoureuses seront prises pour stopper notre course vers la création de « super-bactéries résistantes aux antibiotiques », qui ont d’ailleurs déjà commencé à envahir nos hôpitaux.
A l’échelle individuelle, la meilleure réaction est de vivre sainement pour renforcer votre résistance aux infections, et augmenter vos défenses naturelles. Je vous redonne la liste ci-dessous des principales mesures que vous pouvez prendre :
A votre santé !
JM Dupuis
Sources de cette lettre :
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Merci pour vos renseignements. Les arguments pour arrêter les antibiotiques dès que l’on n’a plus de symptômes sont logiques. J’y adhère complètement. Les médocs, il faut en prendre le moins possible, tout juste ce qu’il faut. Le corps avec son système immunitaire fait son travail, ne le perturbons pas et surtout prenons le temps, usons de patience jusqu’à ce qu’il nous guérisse. Je crois aux compléments alimentaires que vous citez, qui le booste. Depuis que j’en prends, je constate qu’ils éloignent les maladies. La nature nous procure bien des remèdes. On peut, par exemple citer l’origan qui est un bon… Lire la suite »
le monde médical n’a rien pour TUER LES VIRUS § SEULES LES HUILES ESSENTIELLES TUENT LES VIRUS ! LE TRAITEMENT AUX H.E. C’EST LE MASSAGE ET LA RESPIRATION ! RIEN A AVALER .
foie et pancréas protégés ! Personne n’en parle ! Car cela fait du tort aux labos ! JPHBAR
n’y a-t-il pas un endroit où l’on peut signaler cet article comme fausse information et un danger pour la santé publique?
D’ommage qu’il n’y ait aucune étude montrant ces arguments…
Mais l’experiebce montre le contrire… je suis septique
Bonjour,
J’ai lu avec intérêt votre article proposant de stopper la prise d’antibiotique une fois le mal passé.
Etant aussi abonné à la revue ” plantes et bien être”, je viens de lire dans le numéro 41 du mois d’octobre, page 2, 2eme colonne, un article qui dit justement l’inverse. Mon coeur balance car j’aime beaucoup ces deux revues adeptes d’une médecine douce et naturelle.
Qui croire?
Cordialement
J’aurais aimé dire que l’argent colloïdal et l’extrait de pépin de pamplemousse sont une bonne alternative aux antibiotiques.
Car souvent on nous dit ce qui n’est pas bon, mais pas ce que l’on peut faire autrement.
Ceci à mon sens méritait une parenthèse.
Voilà qui est fait.
Cordialement à tous