Chère lectrice, cher lecteur,
Vous connaissez par cœur ces cinq lettres.
Mais saviez-vous que, lorsque vous les prononcez :
Il est bien possible que non.
La plupart des médecins ignorent la puissance de ces cinq lettres. Ou alors, ils n’en parlent pas à leurs patients.
Pourtant, de nombreuses études médicales l’ont confirmé.
Grâce à ces cinq lettres, vous avez moins de risques de mortalité cardiaque, moins de risques de démence et un moindre risque de dépression. Votre sommeil s’améliore et votre santé générale se renforce. Surtout que ces cinq lettres vous aident à tenir vos bonnes résolutions, comme de faire du sport ou de manger moins de sucre ! Je vous donne les références scientifiques plus loin.
Ces cinq lettres ont, en outre, l’avantage de ne rien coûter. Elles n’ont pas d’effet secondaire indésirable.
Ces cinq lettres qui guérissent, ce sont les lettres… M-E-R-C-I, merci !!
En effet, il suffit d’éprouver un authentique sentiment de reconnaissance, donc d’avoir envie du fond du cœur de dire merci, pour que notre santé s’améliore.
C’est prouvé scientifiquement :
Pour bénéficier vous aussi des bienfaits de la gratitude, voici quelques trucs utiles :
Attention toutefois à ne pas aller trop loin. Quand je parle de se « réjouir des épreuves », il faut aussi accepter qu’il est normal d’être abattu et triste en cas de malheur.
Il faut parfois aussi savoir être indulgent avec soi-même, et se donner le droit d’être triste et secoué, même si, bien sûr, on peut toujours trouver plus malheureux que soi.
Chacun vit ses épreuves comme il le peut. Chacun est le seul juge de la souffrance qu’il traverse.
J’ai vu des personnes profondément déstabilisées par un cambriolage ou un licenciement, d’autres retrouver toute leur joie de vivre malgré un accident leur ayant laissé un handicap définitif.
Lorsqu’une personne souffre, lui intimer l’ordre de « faire un effort », lui donner de bons conseils pour éprouver de la gratitude vis-à-vis de l’existence, pour « voir le bon côté des choses » et se convaincre « qu’il y a pire », est inutile. C’est même cruel.
Il existe des milliers de maladies. Elles ne se comparent pas toujours.
Peut-on dire qu’une personne qui a des problèmes de prostate souffre plus qu’une personne atteinte de diabète ? L’arthrose est-elle pire que les douleurs aux reins ? Vaut-il mieux perdre un enfant ou être handicapé ? Tomber en dépression ou souffrir d’une sciatique invalidante ?
Il n’y a pas de bonne réponse à ces questions. Chaque cas est unique.
Chacun réagit avec son histoire, sa personnalité, ses blessures et ses forces. Souvent de façon inattendue.
Mais la phrase qui me révolte le plus est : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. »
Après toutes ces années, mon expérience au contraire est que de très nombreuses personnes sont définitivement affaiblies, voire détruites, par un accident ou une maladie qui ne les avait pas tuées !!
Tout ce qu’on peut faire, dans ces cas-là, c’est prendre la personne par la main, la regarder dans les yeux et lui dire profondément, sincèrement : « Je suis désolé. Comme cela doit être dur pour toi. Comme tu dois souffrir ! »
Reconnaître sa souffrance. Surtout, ne pas la relativiser, et encore moins la nier.
Mais revenons aux vertus de la gratitude.
Il y a une chose très intéressante à retenir de ces études scientifiques qui montrent que les personnes qui éprouvent de la gratitude sont en meilleure santé.
C’est une chose que personne ne souligne. Et pourtant, quand on y réfléchit, cela saute aux yeux.
Chaque fois, il s’agit d’une expérience collective, avec une autorité donnant la consigne à des personnes de manifester activement leur gratitude, en particulier en notant leurs raisons dans un carnet.
Or c’est exactement cela qui fait la différence.
Les conseils que j’ai donnés pour s’efforcer à éprouver de la gratitude sont terriblement difficiles à suivre quand on est seul.
Et c’est là un très gros problème :
Autrefois, la vie était organisée autour de rites collectifs.
Non seulement ils permettaient de vivre ensemble des moments de gratitude, mais aussi ils obligeaient, en pratique, à le faire !!
Ainsi, dans nos sociétés, la plupart des gens récitaient des prières avant et après chaque repas pour remercier pour la nourriture. Le matin et le soir également, et tous les dimanches et à chaque fête à l’église, on disait merci, par des paroles, par des chants, pour tous les bienfaits de la vie.
Merci envers la Création, envers Dieu, envers les parents, envers le prochain, envers les personnes décédées !
Chez les Juifs, il existait un chant, ou « psaume de la Création », qui consistait à remercier pour toutes les choses de la Terre et de l’Univers, de la lune au soleil, en passant par les étoiles, le vent, la neige, tous les poissons, les animaux, les plantes, etc., etc.
Des rites semblables existent dans les autres cultures.
Dès qu’il y a une dimension sociale, communautaire aux démarches de gratitude, elles deviennent faciles, évidentes, agréables, constructives.
Il n’est pas étonnant que les personnes qui ont pris part à des expériences scientifiques aient ressenti des bienfaits. Sachant que des professeurs en blouse blanche allaient venir vérifier qu’ils avaient bien écrit sur leur carnet leurs raisons d’être reconnaissants, les participants à ces études ont été motivés pour le faire.
Mais le problème, c’est de faire cela quand vous êtes seul et que personne ne vous soutient !!
On sait que le simple fait de participer à une étude scientifique, où l’on vous observe, où des gens importants s’occupent de vous et s’intéressent à votre vie, augmente votre moral, votre intérêt pour la vie, et diminue notre propension naturelle à nous inquiéter du présent et de l’avenir.
Une célèbre expérience avait été faite dans les années 70. De prétendus « experts sur les effets de la lumière » avaient expliqué à des ouvriers dans une usine qu’ils allaient étudier l’effet de la luminosité sur la productivité.
Toute la journée, ces « experts » se promenaient dans l’usine et augmentaient ou baissaient l’éclairage.
En réalité, c’était un canular. Nos faux scientifiques changeaient la lumière au hasard.
Néanmoins, la productivité dans l’usine doubla pendant l’étude. Les ouvriers étaient si contents que quelqu’un vienne les observer et s’intéresser à eux qu’ils étaient beaucoup plus motivés !
Et en effet : dès que quelqu’un s’intéresse à vous, vous prend en main, vous met dans un groupe, vous entraîne dans un projet, vous vous sentez mieux.
Oui, bien sûr, le sentiment de gratitude et de solidarité est, en effet, très positif pour l’être humain. Il vous apaise, vous renforce, et il n’est donc pas étonnant que votre sommeil s’améliore, que votre risque de dépression chute, que votre stress diminue, et donc que votre rythme cardiaque, votre tension artérielle et votre risque d’accident cardio-vasculaire…
Mais la vraie clé pour en arriver là, ce n’est pas de se « forcer » à éprouver de la gratitude.
C’est de reconstruire, ou de retrouver autour de nous, les liens d’amitié, de solidarité de vie, les structures sociales et les rites communautaires qui sont aussi indispensables à l’être humain que la nourriture…
Voilà le vrai défi.
C’est alors que mieux manger, vivre plus sain, plus régulièrement, mieux dormir et se sentir plus heureux, nous apparaîtra comme une évidence, d’une facilité… déconcertante.
Ma conclusion peut paraître un peu décourageante. Mais je vous invite à la voir aussi comme un appel pressant à revenir à une société plus humaine, plus consciente des besoins profonds et naturels de chacun. C’est une nécessité urgente !
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
Sources de cette lettre :
[1] https://www.psychologytoday.com/us/blog/minding-the-body/201111/how-gratitude-helps-you-sleep-night
[2] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092656613000597
[3] McCullough, M. E., Emmons, R. A., & Tsang, J. A. (2002). The grateful disposition: A conceptual and empirical topography. Journal of Personality and Social Psychology, 82(1), 112-127. doi: 10.1.1.337.3704
[4] https://greatergood.berkeley.edu/article/item/why_gratitude_is_good
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Merci, c’est très vrai
Je vous remercie pour cet article, il fait du bien et après l’avoir lu , j’ai vraiment envie de vous dire MERCI, il vient du fond de moi et je me suis dit que non seulement j’allais m’atteler à cette tâche fort réjouissante, même si personne ne se penche sur ce que j’écrirais, mais que j’allais transmettre à mon entourage votre message, dans notre société où tout ,semblerait-il, nous est dû, dire merci devient presque incongru. On m’a reproché même une fois de dire merci, j’ai trouvé cela plutôt étonnant et ne m’a pas découragée. Encore MERCI !
”mon expérience au contraire est que de très nombreuses personnes sont définitivement affaiblies, voire détruites, par un accident ou une maladie qui ne les avait pas tuées !! ” Comment pouvez-vous en être certain? Elles ne sont pas —encore— mortes. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir et c’est cet espoir qu’il faut nourrir — jusqu’à la fin et+(pour ceux qui croient en la réincarnation). Si c’est cela votre attitude au chevet de vos patients, ce que je doute fortement, vaudrait mieux passer le flambeau… Il vous en manque un bout de ce qu’est réellement la gratitude, l’espoir… Lire la suite »
Merci pour vos bons conseils.
MERCI pour cette réflexion sage.
Vous m’avez aidé quand j’ai été très malade, en chambre stérile pendant 7 mois ! Vous disiez que le simple fait de sourire apportait immédiatement une détente très profonde. Je l’ai expérimenté; la détente profonde est bien là, même si elle ne dure que quelques minutes de plus que le sourire lui-même.
Nietzsche avait pourtant raison… Mais c’est de la philosophie. Un accident qui détruit une vie ne tue pas forcément, mais dans le sens de la philosophie, il tue quand même. Je crois qu’il parlait plutôt de résilience. La vraie force, c’est ça. Donc désolé, mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, c’est vrai. MERCI quand même !