Allez, je vous la raconte encore une fois.
C’est l’histoire de René-Maurice Gattefossé, l’une des plus célèbres de la santé naturelle :
« René-Maurice Gattefossé est ingénieur chimiste, spécialisé dans la fabrication d’extraits floraux pour les parfums.
Nous sommes en 1910. Le jour de la naissance de son fils Henri-Marcel, René Gattefossé est victime d’une explosion dans le laboratoire de son entreprise.
Très gravement brûlé aux mains et n’ayant rien d’autre pour se soulager, il les plonge dans une cuve remplie d’huile essentielle de lavande. À sa grande surprise, il constate un apaisement immédiat.
Contre toute attente, ses plaies cicatrisent en quelques jours, ne laissant aucune trace.
Devant ces résultats étonnants, il décide de se consacrer à la recherche sur les vertus thérapeutiques (soignantes) des huiles essentielles. C’est lui qui crée le terme “aromathérapie”, ouvrant un nouveau champ à la médecine qui sera développé par d’autres grands noms comme le Dr Jean Valnet, le Dr Jos Jullien et Maurice Mességué. »
Cette histoire compte quelques variantes…
Sur la fiche Wikipédia de René-Maurice Gattefossé, il est dit qu’il fut, en réalité, d’abord « soigné selon les moyens de la médecine contemporaine ». Mais :
« Il est bientôt atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il applique sur ses plaies infectées de l’huile essentielle de lavande. Les résultats sont stupéfiants ; ils achèvent de confirmer son intuition : l’essence de lavande possède de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes… »
On ne saura pas la vérité exacte. Mais peu importe, l’histoire est belle.
Ce qui est gênant, évidemment, c’est que l’huile essentielle de lavande n’a absolument pas la faculté de guérir ainsi les brûlures graves, dans la vraie vie…
Tout au plus, certains magazines de santé osent recommander la lavande fine ou la lavande aspic pour les brûlures légères, de premier degré [1]. On parle donc de brûlures type léger coup de soleil (sans cloques), les brûlures qui cessent de faire mal au bout de 2 jours et disparaissent complètement au bout de 4 à 5 jours.
Plus efficaces sont les pommades grasses type Homéoplasmine ou Biafine et, bien sûr, l’hydratation (boire de l’eau), car notre peau déteste la sécheresse.
Il faut noter que le groupe pharmaco-chimique Gattefossé, héritier de René-Maurice, existe toujours aujourd’hui. Il continue à produire et à vendre dans le monde entier des ingrédients cosmétiques et des excipients pharmaceutiques [2]. Il se pourrait que ce soit le service de communication de ce groupe qui entretienne la légende de sa guérison miraculeuse.
Néanmoins, René-Maurice Gattefossé a bel et bien existé, et il a réellement contribué à développer l’aromathérapie, cette médecine naturelle recourant aux huiles essentielles.
C’est lui, raconte-t-on, qui aurait même inventé le terme « aromathérapie ».
On parlait à l’époque d’essences, d’hormones végétales et de « thymothérapie », thymo signifiant en grec ancien « parfum ». Mais par peur de confusion avec les hormones et avec le thym, René-Maurice Gattefossé créera en 1935 le terme « aromathérapie ».
En 1919, il démontre que plusieurs huiles essentielles tuent les bactéries (propriétés bactéricides), une vertu très intéressante à une époque où les antibiotiques de type sulfamidés et pénicilline n’ont pas encore été découverts.
Pendant l’épidémie de grippe espagnole, il expérimente dans les hôpitaux un désinfectant aromatique de sa fabrication : le Salvol, pulvérisation d’un mélange d’huiles essentielles.
En 1927, il fait paraître un article scientifique sur la « Cicatrisation rapide des plaies par les huiles essentielles ».
En 1932, il publie le premier traité sur l’emploi thérapeutique de l’essence de lavande et, la même année, de l’essence de pin.
On le voit, les huiles essentielles de l’époque étaient plutôt classiques. Nous étions loin de l’engouement actuel, où l’on peut trouver dans la plupart des magasins bio jusqu’à 100 types d’huiles essentielles différentes, y compris le « leptosperme citronné », le « nard », le « thé du Labrador » ou encore l’« arbre au mastic ».
Se soigner avec des huiles essentielles est devenu un artisanat exigeant, passant par des formations permettant d’en découvrir la gamme et de les combiner comme le pianiste compose des mélodies et des harmonies de notes.
Les initiatives sont nombreuses dans ce domaine, et souvent fort bien faites. Nous avons à Santé Nature Innovation, bien entendu, notre propre spécialiste de la question.
J’invite mes lecteurs intéressés par le sujet à cliquer sur ce lien pour en savoir plus.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
Découvrez tous les bienfaits exceptionnelles de l’huile d’Eucalyptus L’huile d’eucalyptus est une huile essentielle au...
Toux, bronchite, les suppositoires à l’huile essentielle d’eucalyptus Les suppositoires ont été inventés par la médecine arabe, ai...
Les orties : une infinité d’utilisations pour votre santé L’herboriste autrichienne Maria Treben, auteur du best-seller inte...
pas tout à fait d’accord avec vous: pour m’être brûlée une 1ère fois avec de l’eau bouillante, puis une autre fois avec le fer à repasser, donc 2 brûlures au 2èm degré, après avoir plongé la partie concernée 5 mn dans l’eau froide, ce qui empêche la brûlure de s’étendre, car le gras de la chair conserve longtemps la chaleur , le seul moyen de soulager la douleur fut d”appliquer une fois de l’huile essentielle de lavande aspic et l’autre fois de l’huile essentielle de niaouli. Dans les 2 cas ,effet immédiat pour soulager la douleur et je suppose que… Lire la suite »
Cet article semble CONTRADICTOIRE! Mais je confirme l’efficacité de l’huile essentielle de lavande de même que celle de lavandin super, en cas de brûlure accidentelle du second degré, pour l’avoir testée personnellement avec succès! Une condition, l’utiliser pure et immédiatement. Autre effet spectaculaire de cette huile essentielle en cas de mycoses!
Oui moi aussi je suis choquée de ces affirmations venant de vous !
En tant qu’infirmière libérale, nous avons évité la greffe de peau sur une brûlure très grave grâce à la Lavande Aspic utilisée sur un pansement gras !
Le patient lui même n’en revenait pas, au sortir de 15 jours d’hospitalisation après la première application de lavande aspic sur ses plaies il a vu la différence : plaie propre, plus de suintement jaune nauséabonds grâce au pouvoir désinfectant de l’huile essentielle. Sans compter la cicatrisation rapide et moins de douleurs !!!
Je suis fort surprise par vos propos, de lire que ” l’huile essentielle de lavande n’a absolument pas la faculté de guérir ainsi les brûlures graves, dans la vraie vie… “, et que vous employez les mots comme ” gênant”, ” osent recommander” comme il s’agissait d’un arnaque quelconque. Je suis étonnée également par votre recommandation de Biafine sachant que , il y a quelques années, Biafine a été retiré des pharmacies d’infirmeries scolaires, par exemple, car contenait les molécules nocifs, encore plus sur la peau lésée. En même temps vous confirmez l’effet cicatrisant et antiseptique de la lavande?! Dr… Lire la suite »
merci pour l’article sur les huiles essentielles je découvre et je suis très interressée.
Cet hiver j’ai mis quelques gouttes d’H.E. de lavande sur un foulard que j’ai noué autour de mon cou. Quelques jours après j’ai remarqué une grande plaque rouge sur mon cou qui ne pouvait être due qu’au H.E. car elle ne débordait pas du cou. J’avais été brûlée. Peu à peu la rougeur disparaît, après un mois de crème A.DERMA EPITHELIALE. Je suis sur la bonne voie mais j’ai été surprise de cette réaction. J’ai dû trop serrer le foulard. Donc attention avec les H.E.