« Jean-Marc, tu donnes de grands conseils aux dépressifs. Mais ça ne marche pas. Moi, j’ai tout essayé : les médicaments, les plantes, la psychothérapie, le jeûne, la méditation, l’acupuncture, les cures de sommeil, le sport, les oméga-3, la vitamine D, le millepertuis et la passiflore, la lavande, tous tes bons conseils. Rien ne marche. Qu’as-tu à me conseiller, à moi personnellement ? Comment vivre normalement dans ces conditions ? »
Oh ! là, là ! Question difficile ! Avant tout, cher lecteur accablé de dépression, permets-moi de te dire combien je souffre de lire tes mots. Ta douleur est immense, je le sens. Et je suis désolé de n’avoir pas réussi à t’aider. Ce que tu traverses, c’est ce qu’on pourrait appeler l’enfer. Permets-moi de le deviner, mais je ne serais pas étonné que tu aies l’impression de vivre les pires moments de ta vie. Et tu as malheureusement raison, car la dépression est la pire des épreuves. C’est terrible. Comme tu dois te sentir mal !
Alors, évidemment, je ne vais pas prétendre t’apporter la solution, et encore moins te promettre la Lune.
Néanmoins, si tu as le courage de me lire, voici les quelques pensées qui me viennent en te lisant.
La première chose, c’est que, non, tu ne peux probablement pas « vivre normalement » dans ces conditions.
Presque par définition, la dépression t’empêche de vivre normalement.
Ta vie est beaucoup plus douloureuse, sombre, pénible, que si tu n’étais pas dépressif.
Maintenant, je comprends que ce n’est pas là la réponse que tu attends. Tu voudrais, malgré tout, avoir des pistes pour ne pas couler.
Je vais essayer encore une fois de faire ce que je peux, pour toi.
Une piste que tu pourrais tenter d’explorer serait de te souvenir, si tu le peux, de ce qui était ta principale motivation dans la vie, avant la dépression.
Qu’est-ce qui te plaisait ? Qu’est-ce qui te motivait ? Qu’est-ce qui te semblait important ?
Poursuivais-tu un grand objectif ?
Si oui, c’est sans doute là que se trouve la corde de secours à laquelle tu peux t’accrocher pour tenir la tête hors de l’eau. C’est elle qui, peut-être, te permettra de te hisser, peu à peu, hors de l’océan de la dépression.
Tu as besoin d’une bonne raison d’endurer les souffrances que tu endures. Ou, pour le dire autrement, tu as besoin d’une bonne raison de vivre, c’est-à-dire une bonne raison d’être conscient malgré toutes les douleurs que cela provoque en toi.
Pour bien des gens, cette motivation est la « mission » qu’ils doivent accomplir. Ils souhaitent rendre le monde meilleur, au moins sur un point, et c’est cela qui les fait vivre et leur donne l’envie de se battre chaque jour.
Cela peut être un enfant à élever. Une pièce à rénover. Une voiture à réparer. Un talent à améliorer. Une maladie à guérir. Une montagne à gravir. Un proche dont il faut s’occuper. Une dette à rembourser. Des clients à satisfaire. Un jardin à embellir. Un puzzle à terminer !
Sans forcément viser à améliorer le sort de l’humanité tout entière, ils ont envie que les choses aillent mieux dans leur chambre, leur appartement, leur famille, leur entreprise, leur quartier ou, tout simplement, en eux-mêmes.
Et toi, qu’est-ce qui te fait bouger ? Quelle est la chose à laquelle tu tiens ? Si tu souhaites sortir de la dépression, c’est pour faire quoi de ta vie ? Il faut que tu trouves quelque chose, car c’est à partir de là que tu pourras te reconstruire.
Si tu n’as pas d’idée, peut-être puis-je te donner des pistes, en partageant avec toi des réflexions que je me fais à moi-même en ce moment.
Souvent, on croit que nos problèmes seraient moins durs si nous avions plus d’argent, plus de reconnaissance… On se fixe alors comme « objectif » de vie d’être plus riche, plus beau, plus fort, plus reconnu.
On sait que, depuis l’origine des temps, la Sagesse enseigne que ce n’est pas ça qui est important. Mais on a du mal à s’en convaincre.
Et pourtant ! Un article intéressant est paru aujourd’hui dans le New York Times, le journal des riches Anglo-Saxons éduqués. Cet article explique que les actuels dirigeants d’entreprise américains n’ont jamais gagné autant d’argent, jamais eu autant de reconnaissance et d’admiration, mais qu’ils n’ont jamais été aussi malheureux [1] !
Pourquoi ?
D’après l’article, ce serait à cause du secteur où ils travaillent : la finance, Internet, des multinationales dirigées à partir d’une tour en verre informatisée… Ils gagnent beaucoup d’argent, mais en étant coupés de contacts avec la réalité humaine. Trop souvent dans la journée, ils ont l’impression de faire des choses qui rapportent beaucoup, mais qui ne servent, en fait, à rien pour améliorer l’avenir des gens en chair et en os.
Au contraire : ils ont souvent l’impression que, pour accroître leur rentabilité, ils sont obligés de multiplier les petits « coups tordus », comme par exemple abaisser la qualité, modifier les « conditions générales de vente » dans un sens apparemment anodin, mais très défavorable pour le client, faire des entourloupes dans les contrats pour éviter de payer ce qu’ils doivent, etc.
Leur souffrance psychique vient du fait qu’ils font des métiers où ils ont l’impression de ne rendre service à personne, et même d’être nuisibles.
Le bonheur authentique, ils pourraient toutefois le trouver comme tout un chacun. Mais cela demande du courage. Oser sortir de son confort. Car ce bonheur, on le trouve en arrêtant de faire des choses dont on sait qu’elles nuisent aux autres, et qui font naître de la honte en nous, et en assumant courageusement les conséquences qui adviendront.
« Vous n’avez pas besoin de guérir le cancer, explique Barry Schwartz, professeur de management à l’université de Berkeley. Mais vous avez quand même besoin de contribuer à rendre le monde meilleur, même si c’est une petite chose comme, par exemple, aider une personne à trouver ce qu’elle cherche dans un supermarché. »
C’est ainsi que ces entrepreneurs à succès sont au bout du compte moins heureux que des artisans, des vendeurs dans des magasins, des serveurs dans des restaurants, des infirmières, des chauffeurs de taxi, qui passent leur journée à résoudre les problèmes des gens autour d’eux.
Ils n’ont aucun doute à la fin de la journée : s’ils ont réparé une fuite d’eau qui endommageait un immeuble, conduit des gens où ils avaient besoin d’aller, s’ils ont trouvé la paire de chaussures que leur client recherchait, changé les pansements d’un patient qui souffrait, et recueilli des sourires, vu le soulagement sur les visages, ils savent que leur journée n’a pas été inutile.
Mais c’est une question d’état d’esprit.
Par exemple, une expérience menée dans un hôpital américain [2] a montré qu’il y avait deux types de femmes de ménage.
Pour les premières, leur métier consistait à nettoyer des sols et des surfaces, à changer les draps des lits, etc. Pour les autres, il s’agissait de préserver les malades des contaminations, pour leur permettre de recouvrer plus vite la santé.
Les femmes appartenant au second groupe se déclaraient en moyenne beaucoup plus heureuses que les autres dans leur travail.
Je reviens à toi, cher lecteur, qui m’écris au sujet de ta dépression.
Je t’ai raconté ces histoires parce qu’elles montrent que c’est en s’ouvrant aux autres, en devenant attentif à leurs problèmes, qu’on trouve sa raison de vivre.
Faire un tel pas de côté pour voir sa vie, ses activités, sous un nouvel angle, plus constructif, permet de se motiver pour agir.
Ensuite, le grand défi consiste à passer à l’action.
Pour cela, il faut commencer par adopter des habitudes, des routines de vie. Celles-ci sont, en général, absentes chez les dépressifs, qui ont perdu leur cycle du sommeil et leurs rythmes alimentaires.
Mets donc tous tes efforts à te coucher et à te lever tous les jours aux mêmes heures.
À te mettre à table pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner aux mêmes heures également.
Force-toi à manger et à boire, au moins un peu, à chaque fois.
Prévois un moment précis pour ta douche, et essaye de t’y tenir. Un temps précis pour sortir marcher dehors, si tu le peux.
Le philosophe anglais R.S. Peters disait : « L’homme est un animal qui suit des règles » (« Man is a rule following animal »).
Ces règles offrent à notre psychisme un cadre familier qui tient l’angoisse à distance.
Car l’angoisse surgit devant l’inconnu.
Ces règles de vie te tiennent. Elle te soutiennent. On peut les comparer à un bateau dans lequel tu rames et qui te porte à travers une tempête terrible. Ce bateau est frêle, il a des fuites, il est ballotté dans tous les sens. Mais il est indispensable pour que tu puisses ramer et avancer.
Ramer vite n’est pas important, mais il faut tenir, le plus longtemps possible.
Ainsi les habitudes vont finir par devenir naturelles.
Efforce-toi d’interagir avec les gens, même si tu aurais plutôt envie de rester seul. En général, tu seras plutôt content de l’avoir fait, plus que tu ne le pensais.
Demande de l’aide pour pouvoir installer tes routines. Si tu ne te sens pas la force de prendre ton petit-déjeuner à la même heure tous les jours, demande qu’on t’aide pour cela. Ainsi, tu iras prendre ta douche, et ce sera plus facile ensuite de manger. Une fois que tu auras pris ta douche et déjeuné, ce sera déjà mieux que rien. Tu auras progressé.
Quand tu auras repris quelques forces, essaye de sortir.
Force-toi à sortir faire des courses, à t’arrêter prendre un café quelque part, même si tu n’en as pas du tout envie.
Te forcer à bouger, à sortir, atténuera ta dépression et tes douleurs. N’oublie pas que la dépression est une forme grave de souffrance. On a mal physiquement, pas seulement « dans la tête ».
Or c’est intéressant, car toutes les études sur les douleurs chroniques montrent que ce n’est pas en restant immobile, pour éviter d’avoir mal, qu’on lutte contre la douleur.
C’est le contraire. Même pour des problèmes comme le mal de dos ou l’arthrose, on s’aperçoit que ce sont les gens qui bougent, souvent parce qu’ils sont forcés de le faire, qui finissent par moins souffrir.
Plus tu permets à ta douleur de t’immobiliser, plus ton état empire.
Tu as envie de rester prostré chez toi, mais l’immobilité est ton pire ennemi. Le mouvement est ton allié.
Tu dis que pour sortir de ta dépression, tu as essayé les antidépresseurs, les plantes et un psychothérapeute. Cela n’a pas marché par le passé. Mais peut-être n’étais-tu pas dans la bonne dynamique.
As-tu vraiment exploré toutes les causes possibles de ta dépression ? Bien souvent, il y a des causes physiques, qui peuvent aller jusqu’aux allergies alimentaires ou à des problèmes auto-immuns (le système immunitaire qui se retourne contre l’organisme).
Certaines personnes sont submergées par les émotions négatives à cause d’un environnement trop bruyant. D’autres, tout simplement, lorsqu’elles ont faim. Sans doute n’est-ce pas l’unique explication, mais fais attention à ces détails tout de même.
Plus on est déprimé, plus il est difficile de se projeter dans l’avenir. Dans les cas extrêmes, la simple perspective de passer toute une journée paraît insurmontable. Dans ce cas, tu dois te fixer un plan pour ta journée et déterminer quelles sont les actions minimales indispensables qui te permettront d’arriver jusqu’au lendemain, sans que la situation ait empiré.
Je l’ai déjà fait par le passé, mais je vous recommande à nouveau de voir le film Un jour sans fin, avec Bill Murray, sorti en 1993. C’est l’histoire d’un homme qui se retrouve coincé en plein hiver dans un petit hôtel qu’il juge sans intérêt, dans une ville qu’il juge sans intérêt, peuplée de gens qui l’ennuient.
Il n’éprouve que des sentiments négatifs. Il attend avec impatience de se lever le lendemain matin pour partir. Mais au moment où sonne son réveil, c’est la même journée qui recommence !
Le cycle se répète encore et encore. Quoi qu’il fasse, il se trouve toujours bloqué dans la même journée, qui lui est insupportable, avec des gens qu’il trouve insupportables. Il en profite pour voler, profiter, manipuler les gens autour de lui, puisqu’il sait d’avance que tout sera effacé et qu’il se réveillera dans son lit le lendemain, revenu à la case départ.
Mais il devient de plus en plus malheureux. Il finit par désespérer. Il déteste sa vie. Il essaye de se suicider de toutes les façons possibles, mais chaque fois il se réveille encore dans son lit !
Je ne vous raconterai pas la fin du film. Mais je peux simplement vous dire qu’elle est bouleversante. Elle montre, mieux que par des mots, comment concrètement on peut accomplir ce changement en soi qui peut faire sortir de la dépression.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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Bonjour, j’ai lu votre article avec beaucoup d’attention, notamment concernant l’hypothyroïdie ce qui est mon cas. J’ai été opérée d’un cancer de la thyroïde avec ablation complète de celle-ci. Je suis donc sous levothyrox. Parallèlement, je suis sous antidépresseur et mon médecin me dit ne plus pouvoir m’en passer car celà booste la sérotonine. Je souhaiterai m’en passer. Avez-vous un conseil à me donner. D’autre part j’ai des il m’arrive d’avoir des grands moments de fatigue malgré que ma TSH est stabilisée. Je vous remercie de votre réponse.
Bonjour à tous, les pistes intestinales et/ou intoxication aux métaux sont à suivre en priorité et ensuite à compléter avec des compléments alimentaires judicieux. Personnellement c’est en soignant mon électro-hypersensibilité que je me suis aperçu que cela avait aussi beaucoup réduit mes épisodes dépressifs, alors que je vis une situation très éprouvante avec ce handicap qu’est l’électro-hypersensibilité, notamment pour trouver un lieu ou vivre sans souffrir. 3 ans de recherche de maison éprouvantes et toujours rien, il y aurait de quoi s’effondrer et désespérer. La cure au vin d’absinthe de ste Hildegade est très bénéfique pour le système digestif et… Lire la suite »
Bonsoir à tous, toutes, Super article sur la dépression Jean-Marc, plein de bon sens, d’ouverture à l’autre, de bienveillance. Vous demandez des témoignages, voici le mien. Voilà 13 ans, après une ablation par radiofréquence qui m’a rendue “invalide” avec pose de pacemakers très difficiles à régler et d’autres pathologies cardiaques, voilà quelques pistes pour surmonter la déprime qui s’était emparée de moi après avoir perdu en 1 minute tous les pôles qui font le bonheur des voyantes & Co : santé (Pouls à 34 pulsations à la minute), travail (vraiment impossible, inenvisageable !) amour (mon “chéri” a préféré me voir… Lire la suite »
J ai remarqué que le manque de protéines et acides aminés cause également de la dépression. Or il est facile d y remédier par l alimentation et des suppléments.
Bjr Judith j ai lut votre commentaire je fait aussi de la dépression vous dite que un manque t acide animés peu provoquer la maladie vous prenez toujours de l acide animee? Et vous sentez mieux aujourd’hui avec l acide animer? Pouvez vous me répondre s il vous plait
En effet je suis absolument d’accord avec cette personne qui parle des Fleurs de Bach. Etant conseillère dans ce domaine je peux vous confirmer que c’est une approche en douceur qui soutient une Psychothérapie que j’effectue également en tant que Psychologue ; Fleurs de Bach bien choisies + psychothérapie c’est le duo gagnant ! l est bon de penser aussi à la Gemmothérapie ! Je peux vous donner de bonnes références dans les différents
domaines. Sortir des sentiers battus…………….Ne pas oublier la pollution électromagnétique, sans être hypersensible !!
Votre article est très intéressant
Je rajoute aussi le safran 1 gélules / jour de la marque vit’all +
Merci de tous vos conseils
après deux ans et demi de dépression sévère,mon oncle est en train de “ressusciter”depuis 2 mois.c’est miraculeux! son médecin l’a supplémenté en magnésium et en vitamine D et en parallèle des séances de hijama humide (cupping) d’abord rapprochées puis espacées (3 semaines) bien sûr.. à des endroits spécifiques surtout la tête.Bon rétablissement à tous.