Choisir un psy, c’est facile…

16/09/2018
Choisir un psy, c’est facile…
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…Et cela fait beaucoup de bien d’avoir un psy

Chère lectrice, cher lecteur,

Dans ma dernière lettre, qui concernait la ghréline (l’hormone de la faim), j’ai conseillé aux personnes souffrant d’un problème avec la nourriture de se faire aider par un psychologue.

De nombreux lecteurs m’ont écrit pour me demander des noms. A qui s’adresser ? Comment savoir ? Faut-il un psychologue, un psychothérapeute, un psychopraticien, un psychanalyste, un psychiatre, en privé ou à l’hôpital ?

Vous ne pouvez pas le savoir au départ.

Commencez par prendre rendez-vous avec un psychologue ou un psychothérapeute et exposez-lui votre problème. Vous êtes obligé d’y aller un peu au hasard : sur recommandation d’un ami, par les pages jaunes, par un article intéressant trouvé sur Facebook, par une recherche sur Internet…

Prenez rendez-vous, expliquez votre problème, il vous fera un diagnostic de vos besoins et vous orientera vers le spécialiste concerné s’il ne pense pas être lui-même capable de vous aider.

Mais quoiqu’il arrive : acceptez de commencer, au départ, d’y aller à l’aveugle. Vous vous ferez vos propres marques rapidement, et voici comment :

Acceptez au départ de ne pas savoir où vous allez

Vous devez accepter au départ de ne pas savoir où vous allez.

Si vous souffrez intérieurement, vous n’avez besoin que de deux choses pour commencer à guérir :

  • Avoir la volonté réelle de vous en sortir ;
  • Trouver une personne qui vous écoute de façon bienveillante, avec honnêteté et humilité.

Fiez-vous à votre intuition pour savoir si c’est le cas.

Si vous éprouvez un quelconque malaise avec le professionnel qui vous reçoit, essayez-en un autre, jusqu’à ce que vous ayez trouvé quelqu’un avec qui vous vous sentiez en confiance.

« Oui, mais par quel moyen la guérison va-t-elle se produire ? »

Au début de la démarche, l’unique objectif est de pouvoir parler de façon franche, honnête de vos problèmes.

Cela peut paraître modeste. Mais vous ne pouvez deviner si vous allez être aidé par l’approche de Freud, Jung, Rogers, Lacan, Dolto, par des thérapies cognitives et comportementales (TCC), des médicaments, ou autre.

Nul besoin d’avoir lu des livres de psychologie, ni d’échafauder des théories compliquées pour savoir si vous avez un problème d’œdipe ou si vous êtes victime d’un « pervers narcissique », comme c’est la mode actuellement.

Tout cela viendra dans un second temps.

Au début, il faut mettre de l’ordre dans votre tête, et dans votre cœur. Pour cela il faut parler en vérité de ce qui vous arrive, de ce qui vous fait souffrir.

Pourquoi parler de soi permet de guérir ?

En parlant de vos problèmes à une personne qui vous écoute avec bienveillance et humilité, vous parvenez mieux à faire le tri entre le réel et l’imaginaire. Savoir si vos peurs ou votre colère sont justifiées ou non, si vos désirs sont réalistes ou pas. Etc.

En théorie, vous pourriez faire ce travail d’investigation seul dans votre chambre, en réfléchissant. C’est un travail de détective. On réunit des pièces, pour tirer des conclusions objectives.

Mais l’expérience montre que nous ne sommes pas très bons pour cela. Quand nous sommes seuls, nous nous perdons dans nos pensées. Nous avons besoin d’un interlocuteur pour nous canaliser. Il nous empêche de nous distraire, et de tourner en rond trop longtemps.

Par son écoute, il nous aide à clarifier nos pensées.

Lorsque nous disons des choses qui paraissent sensées, cohérentes, la personne manifeste son approbation. Elle le fait par des petits mots, des postures, qui nous encouragent à continuer dans cette voie. Lorsque nos propos dérivent, deviennent contradictoires, l’autre fronce les sourcils. Il perd le fil de ce que vous expliquez. Cela vous incite à revenir en arrière, clarifier, éventuellement nuancer ou corriger ce que vous avez dit.

Et ainsi vous progressez ensemble vers la vérité.

La personne qui nous écoute joue un rôle essentiel pour valider nos propos. Car l’être humain a la tête remplie de faux raisonnements, des fausses justifications sur son histoire et sa personnalité. Souvent, nos bonnes intentions cachent des motivations moins avouables. Nous n’accédons à une bonne connaissance de nous-même qu’après avoir intensément réfléchi et travaillé sur qui nous sommes vraiment. Et la meilleure façon de le faire est d’en parler avec une personne qui se met à notre disposition pour cela, notre psychologue.

Vous pourriez aussi en théorie faire ce travail avec un ami ou un proche qui vous aime et veut vous aider. Mais c’est plus difficile car « on ne peut pas être juge et partie ». La personne qui a une histoire, des conflits, des sentiments pour vous, est moins objective. Vous ne pouvez pas lui parler aussi librement, donc de façon aussi transparente, car elle risque d’être parfois concernée par ce que vous dites, de se vexer, d’être blessée. Le professionnel, lui, a l’avantage d’être extérieur à vos problèmes, ce qui ne l’empêche pas d’éprouver de l’empathie.

Comme un juge bienveillant, il nous écoute, pose des questions pour nous aider à avancer. Il valide, ou non, nos jugements sur notre propre situation. Il nous permet ainsi d’accéder à une vision plus juste de nous-même.

La vérité soigne

Ce dialogue permet de progresser vers la vérité, et c’est cela qui soigne.

Voici comment :

Peu à peu, les idées chaotiques, angoissantes, contradictoires, qui tournaient dans votre tête, se mettent en ordre.

On laisse de côté les détails qu’on a racontés et qui, finalement, n’ont pas d’importance. Réciproquement, on découvre que certains événements qui nous avaient paru anodins étaient importants, et doivent être pris en compte pour exliquer notre situation actuelle, nos difficultés.

Progressivement, l’image que nous faisons de notre vie et de nous-même devient plus précise, plus juste, plus vraie.

Au bout du compte, le travail avec le psychologue ne consiste qu’en une seule chose : trouver la vérité sur votre vie, se connaître soi-même de façon authentique.

C’est, selon le philosophe grec Platon, le plus ancien précepte écrit sur le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même ». Et une autre parole de sagesse dit : « La vérité vous rendra libre ».

Pourquoi le fait de se connaître soi-même est si important

Pourquoi le fait de se connaître soi-même en vérité est-il si important ? Pourquoi la vérité nous rend-elle libre ?

C’est parce que connaître la vérité sur votre vie libère votre esprit des mille questions, angoisses, qui l’occupaient, le parasitaient, l’omnubilaient. Votre capacité de réflexion, votre intelligence, ne sont plus neutralisées par des pensées envahissantes et stériles, ces éternels points d’interrogation qui vous tiraient en arrière, ces rancœurs et regrets qui vous perturbaient la journée et vous réveillaient la nuit.

Même si votre vie a été particulièrement tragique, douloureuse, marquée par des fautes graves et des injustices de tous ordres, le fait d’avoir une vision claire et juste de ce qui vous est arrivé fait que vous n’avez plus besoin de penser constamment à votre passé. Vous savez à quoi vous en tenir, au moins sur les points essentiels.

Vous éprouvez alors une libération qui est extrêmement concrète.

Une libération extrêmement concrète, avec des conséquences visibles

Cette libération intérieure a des conséquences très concrètes, qui se reflètent visiblement sur votre apparence physique.

A chaque petite chose qui se débloque dans votre cœur, vous poussez un soupir de soulagement, signe que votre diaphragme, enfin, se relâche.

Votre poitrine se gonfle à nouveau car vous respirez profondément.

Alors que vous aviez le cou enfoncé dans vos épaules, le front plissé, la mâchoire serrée, que vous marchiez courbé, en faisant le dos rond dans une posture de défense, vous vous relaxez.

Vos épaules se détendent, votre dos se remet naturellement droit.

Votre tête se relève, votre bouche s’entrouvre et sourit plus facilement.

Vos yeux, qui regardaient à terre, devant vous, se mettent à contempler les choses plus loin autour de vous : votre horizon s’élargit, et vous recommencez à voir le monde qui vous entoure comme un foisonnement de possibilités, d’occasions d’agir, plutôt qu’un ensemble de menaces liguées pour vous faire du mal.

Concrètement, votre intelligence désormais libérée peut s’attacher à des sujets utiles, productifs, féconds. Vous vous concentrez mieux sur vos tâches, vous gagnez en efficacité.

Cet apaisement profond vous permet de mieux dormir. Grâce à un sommeil plus paisible, vous êtes mieux reposé, vous vous levez à temps pour prendre un bon petit-déjeuner. Dès le matin, vous avez l’énergie de ranger votre chambre, et donc retrouver vos affaires, pour être prêt à temps, sans stress. Vous êtes mieux habillé, coiffé, rasé (pour les hommes).

La journée, vous êtes plus alerte, plus positif et réactif, car vous n’êtes plus accablé par le manque de sommeil.

Cette énergie retrouvée vous donne la possibilité de devenir  plus attentif et donc apprécié, car vous êtes plus présent aux autres et plus à l’écoute quand on vous parle.

Les malheurs ne s’arrêtent jamais totalement

Bien entendu, les malheurs ne s’arrêtent pas d’un coup. Ils ne s’arrêtent jamais complètement ! La vie a toujours une composante plus ou moins importante de souffrance.

Mais au moins êtes-vous soulagé d’une partie du fardeau que vous portiez. Vous avez moins de souffrances inutiles. Votre vie devient plus supportable et peut même atteindre le point où vous trouvez que les souffrances que vous endurez valent largement la peine d’être supportées, vu le bonheur que vous connaissez par ailleurs.

Tout cela peut se produire simplement parce qu’une personne se sera rendue disponible pour vous écouter, parler avec vous de vos problèmes, faire le tri, et vous aider à avoir une vision juste de votre vie.

Bien écouter

L’important, donc, n’est absolument pas au départ de trouver un « grand » psychologue versé dans les théories de Freud ou autre.

L’important est de trouver une personne qui soit réellement disposée à vous écouter, tout simplement.

Une personne qui ne vous interrompt pas toutes les cinq minutes pour changer de sujet, ou ramener la conversation à elle, ou parler de choses qui n’ont rien à voir, ou taper sur son smartphone… Une personne qui ne s’endort pas alors que vous parliez de choses importantes (ça s’est déjà vu !). Une personne qui ne se moque pas de vous quand vous vous mettez à pleurer. Une personne attentive, qui se souvient de ce que vous avez dit, pour vous signaler les contradictions quand elles arrivent, et vous confirmer les moments où vous dites des choses importantes et vraies.

Et pour tout cela, faites-vous confiance. Vous vous apercevrez instinctivement si la personne en face de vous écoute bien ou non.

C’est simple : si elle sait bien écouter, vous aurez envie de lui parler, et de lui révéler vos secrets y compris s’ils sont honteux ou pénibles.

Honnêteté indispensable

L’autre critère essentiel est que la personne soit bienveillante et honnête.

Qu’elle ne se serve pas de ce que vous avez dit pour vous manipuler, vous exploiter, mais uniquement pour vous aider.

Vous vous en rendez compte très facilement aussi car les conversations que vous aurez vous soulageront. Ce soulagement sera immédiat et évident pour vous. Vous passerez bien sûr par des moments difficiles, bouleversants, quand des choses importantes seront dites.

Mais vous ne devrez jamais vous sentir mal-à-l’aise, avoir l’impression que votre psychologue raconte n’importe quoi, trahit vos secrets, ni faire confiance à des théories fumeuses que vous ne comprenez pas, des conseils que vous n’arrivez pas à suivre, ou qui vous semblent mauvais.

Le psy est là pour vous faire gagner en autonomie, pour vous faire prendre les bonnes décisions. Si vous avez l’impression au contraire de perdre vos repères, d’être de plus en plus embrouillé, il y a un problème.

Si vous êtes gêné par son comportement, arrêtez tout de suite et essayez-en un autre, puis un autre, jusqu’à trouver la bonne personne.

Voilà, je pense avoir à peu près dit tout ce que je sais du sujet. J’espère avoir répondu à certaines de vos questions, et vous avoir aidé, peut-être, à réfléchir aux moyens de sauter le pas, si vous avez l’impression d’en avoir besoin.

Mais j’encourage aussi mes fidèles lecteurs à partager leur expérience du sujet en laissant un commentaire ci-dessous. L’union fait la force. Cela rendra service aux autres lecteurs fidèles de Santé Nature Innovation et, évidemment, cela peut changer des vies.

En vous remerciant d’avance,

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

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GERMAINE
GERMAINE
5 années plus tôt

Séparation, divorce conflictuel, sentiments, enfant… il y a bien longtemps de cela, la désinvolture d’une pseudo mère a accru ma profonde souffrance quand elle a ignoré son enfant alors que nous allions à sa rencontre pour son anniversaire. Je m’en suis confié à des amis qui, me séparant de lui, m’ont conseillé d’aller voir un psychologue à défaut de pouvoir m’écouter. J’ai été en voir un qui séance après séance ne pouvait répondre à mes interrogations et a fini par usé d’un sempiternel refrain de ne pouvoir le faire faute de connaître ma femme. J’ai compris que son intérêt était… Lire la suite »

Nina
Nina
6 années plus tôt

Cela fait des années que je lis vos commentaires, celui-ci est le plus juste, le plus sensible, le plus délicat d’entre tous. Merci pour votre bienveillance.

Stabilum
Stabilum
6 années plus tôt

Ca me déplait fortement que vous fassiez de la pub pour les psys. Ils ont suffisamment envahi la vie (éducation, justice, etc). Apprenez à pensez par vous-même ! Lisez Liliane Sichler. “Le parti psy prend le pouvoir”. C’est édifiant !

Jacqueline
Jacqueline
6 années plus tôt
Reply to  Stabilum

Justement, on ne nous apprend pas à penser par nous mêmes ! Alors au moindre problème nous avons besoin d’une béquille ! Voilà pourquoi il est nécessaire d’éduquer nos enfants à s’écouter, de les amener à ressentir les choses plutôt que d’essayer de comprendre, de ne pas les contrer dans leur besoin de s’affirmer et de ne pas leur imposer une éducation qui les amène à s’oublier eux mêmes au profit des désirs de leurs parents où de la société…. De leur montrer que nous avons tout en nous mêmes pour remédier à n’importe quel problème….. Alors ces enfants deviendront… Lire la suite »

Marinella
Marinella
6 années plus tôt

Je suis docteur en psychanalyse et j’ai plusieurs années de réflexion sur moi-même avec une psy. On peut faire beaucoup moins, mais ce n’est pas en 3 ou 4 séances qu’on résoud tous ses problèmes. Un regard sur soi-même est obligatoire quand on veut être psychanalyste.. Et ça me paraît évident. Comment aider les autres à faire une introspection sur eux-mêmes quand on ne se connaît pas un peu soi-même. Déjà Socrate le disait : “connais-toi toi-même”. Il est vrai que parler de ses problèmes est vraiment bénéfique pour la santé, ça peut éviter des somatisations. D’ailleurs les scientifiques admettent… Lire la suite »

Géraldine72
Géraldine72
6 années plus tôt

Vous indiquez “Faut-il un psychologue, un psychothérapeute, un psychopraticien, un psychanalyste, un psychiatre, en privé ou à l’hôpital ?

Vous ne pouvez pas le savoir au départ.

Commencez par prendre rendez-vous avec un psychologue ou un psychothérapeute et exposez-lui votre problème. ”

Pourquoi indiquez-vous de commencer par prendre rendez-vous avec un psychologue ou un psychothérapeute au lieu d’écrire, sans renier votre article, de “commencer par prendre rendez-vous avec l’un d’entre eux” ?

Merci pour votre réponse.

Muriel
Muriel
6 années plus tôt

Bonjour En effet, pas facile de choisir son psy, merci pour les pistes adéquates que vous proposez. Je pense que la première chose à faire est de vérifier si la personne a bien les diplômes requis. Énormément de personnes après deux week-end de formation s’improvisent thérapeutes, coach,… (un psy a normalement fait un Master en psychologie de 5 ans et une formation en psychothérapie de 3 ou 4 ans et souvent d’autres formations complémentaires.) Je crois aussi qu’un psy peut être bon pour une personne et pas pour une autre, c’est une question de contact. Alors ne vous dites pas… Lire la suite »

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