Chère lectrice, cher lecteur,
Je vous propose de quitter ce matin le sujet des vitamines, nutriments et plantes naturelles pour méditer sur un sujet de santé plus large.
Il s’agit d’un incident qui a eu lieu la semaine dernière à la Gay Pride de Londres, dimanche 7 juillet 2018. [1]
Cet incident est une illustration extraordinaire des espoirs, débats et conflits provoqués par les nouvelles possibilités de la médecine moderne.
Franchement, vous m’en auriez parlé il y a 10 ans, j’aurais refusé de croire que cela serait un jour possible. Et pourtant :
Tout a commencé lorsqu’un groupe de femmes lesbiennes ont réussi à prendre la tête du défilé avec une bannière accusant les actives « transgenres » de vouloir les détruire : [2]
Pour elles, le problème est si grave qu’elles appellent désormais toutes les lesbiennes à ne plus participer à aucune manifestation « LGBT » comme la Gay Pride ! [3]
Les « activistes transgenres » sont les personnes qui revendiquent le droit pour les femmes qui le souhaitent de se déclarer hommes, et vice versa, mais aussi de changer de statut sexuel à volonté (pour devenir bi, indéterminé, neutre, etc.)
Mais cela pose, selon ces lesbiennes féministes, plusieurs graves problèmes pratiques qui vont contre le droit des femmes lesbiennes : [4]
Le premier problème est que l’activisme transgenre ferait, selon elles, disparaître les lesbiennes.
En effet, chaque fois qu’une femme lesbienne change de genre pour devenir homme, le couple anciennement constitué de deux femmes lesbiennes devient un banal couple constitué d’un homme et d’une femme !
Cela fait donc deux lesbiennes qui disparaissent, puisque la lesbienne qui reste en couple avec une femme devenue homme ne peut plus être authentiquement désignée comme lesbienne !!
Mais ce n’est pas leur seul motif de colère. Le second va au-delà des questions de principe :
Ces femmes, qui militent au nom des valeurs du féminisme et du lesbianisme, accusent les militants transgenres de promouvoir :
« la transition médicale des lesbiennes et le recours à des médicaments dangereux (bloqueurs d’hormones non testés, Lupron, etc.) ainsi que des opérations chirurgicales non nécessaires sur des corps de femmes parfaitement sains. »
Les traitements hormonaux et la chirurgie transgenre peuvent provoquer, dénoncent-elles, de dramatiques mutilations chez les femmes, surtout lorsqu’elles rejettent dans un second temps leur identité « trans ».
Ces « traitements » ne sont pas du tout des façons de guérir, affirme Max Robinson, une femme de 21 ans qui s’était précédemment identifiée comme homme, et qui regrette aujourd’hui d’avoir pris des hormones mâles et de s’être fait amputer des seins. [5]
Les hormones pour changer de sexe prises après la puberté peuvent provoquer de graves problèmes de santé. Prendre de la testostérone à haute dose pour une femme augmente le risque de kyste ovarien et provoque une modification irréversible des cordes vocales.
Ces lesbiennes féministes estiment donc qu’il s’agit d’« une forme d’abus médical misogyne contre les lesbiennes. »
Pourquoi, en effet, pousser une femme lesbienne à devenir un homme, si ce n’est parce qu’être une femme serait problématique ? Et pourquoi vouloir créer des spécimens nouveaux du genre « homme » oppressif ?
Les efforts des militants transgenres s’apparentent donc selon elles à une attaque pour détruire l’identité homosexuelle et lesbienne mais aussi une atteinte au combat des féministes pour promouvoir le droit d’être une femme.
Enfin, ces femmes relèvent un problème nouveau, dont le grand public évidemment n’était sans doute pas conscient.
Accrochez-vous :
Elles s’inquiètent de la multiplication des cas d’hommes hétérosexuels qui s’identifient comme femmes lesbiennes.
Ce sont des « transgenres » d’un nouveau genre, justement. Des hommes qui restent hommes, gardent leurs parties génitales, mais déclarent qu’ils sont des « femmes lesbiennes » et ainsi…. revendiquent le droit de prendre comme partenaires sexuelles des femmes lesbiennes !!
Cela paraît incroyable mais pourtant, le principe même des transgenres est que chacun est libre de déclarer l’identité de genre qu’il souhaite, sans aucune restriction. Selon eux, rien ne doit donc interdire à un homme de se déclarer lesbienne.
Moyennant quoi, ces personnes « forcent les lesbiennes à accepter le pénis comme un organe sexuelle féminin, et ainsi promeuvent l’accouplement entre des parties génitales mâles et femelles comme une forme de sexualité lesbienne. »
On ne saurait évidemment accepter un tel scandale !!
Le maire de Londres Sadiq Khan, qui défilait à la Gay Pride a virulemment pris position contre ces femmes, qu’il accuse de « transphobie ».
« La Gay Pride consiste à célébrer les différences et la formidable communauté LGBT+ de Londres », a déclaré son porte-parole au journal Pinknews.
« Cela consiste à montrer aux gens du monde entier que dans notre belle ville, vous êtes libre d’être qui vous avez envie d’être et aimer qui vous avez envie d’aimer. La grande majorité des personnes présentes à la manifestation d’aujourd’hui respectent et soutiennent cela, et le Maire condamne la petite minorité qui ne le fait pas. » [6]
Ces déclarations sont issues du magazine LGBTI+ « Pinknews ».
Personne ne me demande mon avis sur la question mais, vous me connaissez, je me laisse souvent aller à le donner malgré tout.
Ici à Santé Nature Innovation, nous ne sommes pas des spécialistes des théories transgenres, même si nous suivons cela d’un œil curieux.
Il s’agit après tout de la santé des gens, et de plus en plus il y a des implications médicales et chirurgicales.
Notre principe fondamental, c’est d’essayer d’éviter les médicaments, les opérations, les ablations d’organes, etc.
Maintenant, ce n’est qu’une règle générale qui, comme toutes les règles, ouvre le champ à de nombreuses exceptions.
Je rejoins les lesbiennes féministes qui estiment que les militants transgenres prennent des risques en encourageant les interventions médicales potentiellement nocives, surtout quand elles sont irréversibles.
Pour le reste, leurs arguments me paraissent tirés par les cheveux.
Elles ont ouvert un débat qui ne me paraît offrir aucune possibilité de réconciliation avec leurs adversaires. Leur seule solution est de se tenir éloignés les uns des autres, autrement cela ne peut que dégénérer en bataille rangée.
Les problèmes ont déjà commencé d’ailleurs. Les organisateurs de la Gay Pride sont aujourd’hui mis en cause et appelés à démissionner pour avoir permis à ces femmes de prendre la tête du défilé. [7] Ils vont devoir statuer sur la présence de ces militantes féministes lesbiennes, réunies dans le collectif “Get the L out” (« Sortir le L d’ici », qui est une allusion au L de lesbienne dans LBGTI+), à la prochaine manifestation.
La Gay Pride revendique être le lieu d’expression de toutes les différences et de lutter contre toutes les exclusions. Je ne sais comment ils vont gérer cet épineux problème.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
[1] https://prideinlondon.org/
[2] https://www.pinknews.co.uk/2018/07/07/anti-trans-group-allowed-to-lead-pride-in-london-march-after-hijack/
[3] https://www.mumsnet.com/Talk/womens_rights/3301033-Get-the-L-Out-Statement-by-the-lesbian-protesters-at-Pride-London
[4] https://getthelout.wordpress.com/2018/07/05/the-journey-begins/
[5] https://pjmedia.com/parenting/2017/10/03/woman-who-thought-she-was-a-man-on-transgender-treatment-its-not-a-cure-at-all/
[6] https://www.pinknews.co.uk/2018/07/07/mayor-of-london-sadiq-khan-pride-transgender/
[7] https://www.pinknews.co.uk/2018/07/07/pride-in-london-says-parade-set-off-as-planned-amidst-condemnation-of-anti-trans-lead/
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pour moi c’est un non problème. Je déplore que les politiques aient permis à cette mayonnaise de monter si haut. Vous auriez tant de problèmes plus sérieux, voire graves, à exposer. Le vrai seul problème est que trop de lois contre nature m’empêchent d’en parler avec les mots que je n’ose pas écrire parce que j’en serais condamné. Et je déplore donc de vivre dans une société permissive et répressive en même temps. Tout est permis dans le domaine des moeurs mais il m’est strictement interdit de parler de ces moeurs avec mon vocabulaire, du très bon français pourtant. Comprenne… Lire la suite »
Je suis outrée par cet article et me désabonne des mails. Le minimum des choses est de se renseigner sur la transidentité avant de transiger sur la vie et les décisions des personnes concernées et qui vivent des oppressions que vous ne connaîtrez jamais, derrière vos écrans à donner vos opinions sur tout ce qui ne vous concerne pas. Je suis dégoûtée.
Je trouve que toutes ces parades ne servent qu’à laisser une bandes de mâles ou femmes se déguiser et se pavaner en petites tenues vulgaires. Ces démonstrations ne sont pas ce que vivent réellement les lesbiennes ou les gais. J’ai des amis des deux côtés et jamais ces personnes-là n’iraient se pavaner ainsi. C’est vulgaire et ça devrait cesser.
Merci beaucoup pour avoir supprimé mon commentaire. Cela prouve simplement qu’il ne faut surtout pas froisser certains lobbys, ne pas parler de certaines choses qui fâchent. Je vous croyais plus “ouverts” que cela. Mais toucher à la république, parler en mal de la révolution française et dénigrer des comportements indignes de l’homme cela est plus problématique ! Pauvre France, pauvre monde bien déséquilibré ! Vous pouvez parler de remèdes naturels (et la vous avez parfaitement raison, je suis d’accord à 100 %) je travaille dans le milieu médical, mais je ne fais pas référence étant un simple administratif….et la je… Lire la suite »
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Je pense qu’il y a confusion entre identité et sexualité. Notre identité de genre (binaire ou non binaire) est différente de nos préférences sexuelles. Il n’y a pas d’antagonisme et s’il doit y avoir militantisme, alors que ce soit en faveur du respect de l’être humain et de l’expression de sa diversité.